Dans un contexte d’incertitude et de durcissement de la fiscalité écologique en 2025, la location courte durée pourrait bien tirer son épingle du jeu grâce à sa flexibilité et aux nouveaux services qu’elle propose aux entreprises. Chez Sixt France, l’offre s’adapte à cette nouvelle donne. Entretien avec Jean-Philippe Doyen, son président.
Jean-Philippe Doyen (Président de Sixt France) : "Nous sommes capables de nous adapter en permanence aux évolutions du marché"
Décideurs. Comment Sixt voit-il son marché évoluer ?
Jean-Philippe Doyen. En France, le groupe a multiplié son chiffre d’affaires par sept en 15 ans avec plusieurs dizaines de milliers de véhicules dans près de 200 agences. Aujourd’hui, la mobilité est l’addition d’un certain nombre de solutions plus ou moins flexibles. La proposition de valeur consiste en des services flexibles et des produits premium accessibles, notamment grâce à une application avec une plateforme de mobilité sans équivalent sur le marché.
À quels besoins de la part des entreprises répondez-vous ?
Sixt est positionné sur le marché du véhicule d’attente et du voyage d’affaires en s’adressant aux PME comme aux grands groupes internationaux avec des interlocuteurs dédiés. Les équipes offrent également du conseil aux grandes entreprises pour optimiser leur mobilité financièrement, qualitativement et environnementalement. Sur le marché de la location courte durée, le groupe est le seul à proposer un binôme de commerciaux sur le terrain et en back-office pour répondre à ces questions.
Quelle flexibilité apportez-vous ?
Nous intervenons en complément ou en remplacement d’un véhicule de fonction en location longue durée ou en leasing. Cela présente l’avantage d’une réactivité immédiate et en proposant un « Netflix de la location de véhicules » avec des abonnements qui peuvent s’interrompre à tout moment. En outre, nous proposons des forfaits kilométriques avec un choix de véhicules qui s’étend des citadines économiques aux véhicules de luxe. Par ailleurs, la location courte durée ne nécessite aucun apport financier donc elle s’inscrit comme une charge dans le bilan d’une entreprise, ce qui intéresse celles qui veulent éviter des immobilisations.
Comment se positionne votre offre par rapport aux loueurs longue durée ?
Les offres développées interviennent en complément ou en remplacement d’un véhicule loué sur plusieurs années, par exemple pour couvrir des variations d’activité ou des besoins saisonniers. Sixt propose également de la moyenne durée, d’un à douze mois, sous la forme d’une location mensuelle renouvelable, d’abonnement ou de packages, à partir de trois mois. Cela permet d’apporter davantage de flexibilité que la location longue durée, notamment en cas de remplacement d’un collaborateur ou pour changer de voiture. C’est le cas, par exemple, en louant une citadine électrique toute l’année et en basculant vers un modèle thermique lors des vacances
Sixt a également développé des services ciblés…
"Sixt Unlimited" propose aux voyageurs très fréquents un abonnement annuel avec un véhicule de fonction qui les suit dans les gares et les aéroports d’une dizaine de pays européens. La solution apporte également des services d’autopartage, "Sixt Share", incluant des vélos et des trottinettes, et des locations de véhicules avec chauffeur avec « Sixt Ride ». Ces offres répondent aux entreprises qui veulent proposer des "budgets mobilité" à leurs collaborateurs.
Où en êtes-vous de l’électrification de votre parc ?
Comme nous gardons nos véhicules six à huit mois, nous sommes capables de nous adapter en permanence aux évolutions du marché et de la demande. La part des véhicules à faibles émissions, notamment avec toutes les formes d’hybridation, a fortement augmenté, sauf l’hydrogène. Quant aux véhicules électriques, nous avons ralenti car la demande n’est pas au niveau dans notre secteur et les points de charge insuffisants dans les gares et les aéroports. Cependant, tous nos collaborateurs ont été formés à l’électromobilité et notre application comporte un onglet, « Sixt Charge », pour localiser des bornes à proximité.
Propos recueillis par Jean-Philippe Arrouet