Le géant européen de la gestion d’actifs met la main sur la quasi-totalité de Lyxor, jusqu’alors filiale spécialisée dans la gestion d’actifs de la Société Générale. Une façon pour Amundi d’accélérer encore sur les ETF.

Alors que les discussions allaient bon train, c’est finalement Amundi, largement pressenti, qui l’a emporté. L’annonce d’une entrée en négociations exclusives avec la Société Générale pour la reprise de Lyxor ne surprend pas vraiment mais elle concrétise la volonté de franchir un cap dans sa stratégie de développement d’Amundi. "L'acquisition de Lyxor […] renforcera nos expertises, notamment dans les ETF [fonds indiciels cotés, NDLR] et la gestion alternative", précise Yves Perrier, son directeur général.

Amundi, futur numéro 2 de la gestion passive en Europe

Même si l’opération de rachat ne sera finalisée que dans quelques mois, et au plus tard en février 2022, Amundi espère beaucoup de cette transaction. En effet, le rachat de Lyxor devrait lui permettre de doubler de taille dans le segment d’activité, en plein essor, de la gestion passive. La filiale du Crédit Agricole passera ainsi de la cinquième à la deuxième place sur le marché européen des fournisseurs de produits de gestion passive avec 14 % des parts de marché, loin derrière l’inaccessible BlackRock qui représente à lui seul 44 % de ce même marché. Une jolie façon pour Yves Perrier de terminer son mandat, marqué par les opérations de croissance externe autant que par une croissance organique. à la tête d’Amundi. Et c’est donc à Valérie Baudson, qui lui succède à compter du mois de mai, qu’incombera la tâche de finaliser cette acquisition et de réussir son intégration dans le groupe. Une étape délicate qui devrait passer par une "rationalisation des effectifs " de Lyxor même si vendeur et acquéreur se sont engagés à ne pas recourir à des départs contraints.

La stratégie de la Société Générale pose question

Côté cédant, la vente de Lyxor pour 825 millions d’euros devrait permettre à la Société Générale de dégager une plus-value nette d’impôt de 430 millions d’euros. Une bouffée d’oxygène qui renforcera sa solvabilité. Surtout, la cession clôture la phase de recentrage stratégique mise en œuvre depuis 2018 par la Société Générale dont l’objectif était de "simplifier l’organisation du groupe et d’optimiser l’allocation du capital en se concentrant sur des activités cœur". Depuis trois ans, la banque a multiplié les cessions et a abandonné certains métiers comme la gestion d’actifs. Désormais, elle envisagerait d’ouvrir une nouvelle phase d’investissements. Une chose est sûre, la stratégie de la Société Générale interroge. Le nouveau périmètre que s’est dessiné le groupe depuis quelques années est scruté de près. D’autant que les restructurations s’enchaînent dans la banque de financement et d’investissement (BFI), comme le relève Les Échos.

S.V.

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