L'augmentation du pouvoir économique des femmes a été considérable ces dernières années. Elles sont de plus en plus influentes en matière d’économie et accèdent dorénavant à des postes hauts placés. Si la parité ne constitue pas toujours une réalité dans certains pays, des femmes réussissent néanmoins à briser le "plafond de verre" et à s’affirmer. Entretien avec Pascale Baussant, gérante chez Baussant Conseil.

Décideurs. Comment et pourquoi êtes-vous devenue CGP ?  

Pascale Baussant. Il s’agit d’une vocation. Après des études en école de commerce, j’ai travaillé plusieurs années au sein d’un cabinet indépendant de conseil en gestion de patrimoine avant de fonder Baussant Conseil. Ce métier est l’équilibre parfait entre, d’une part, la technicité et, d’autre part, l’humain et le commercial. Ces aspects sont indissociables pour le long terme.  

Avez-vous déjà ressenti l’effet "plafond de verre" dans votre carrière ? 

J’ai eu la chance de ne jamais l’avoir ressenti. Je pense que devenir indépendante aide beaucoup. Ce métier est de plus très adapté lorsque l’on est une femme, car il nécessite des qualités spécifiques peut-être plus féminines comme l’écoute et la rigueur, qui sont de vrais atouts dans ce métier. 

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui y sont confrontées ? 

Oser ! Christine Lagarde déclarait, lors d’une récente interview : "Je n’ai encore jamais vu une femme venir me demander une augmentation de salaire." Il faut avoir conscience de sa valeur, ne pas hésiter à challenger l’avenir et se donner les moyens de progresser. 

Comment imaginez-vous votre métier se transformer à moyen terme ?  

Il y a certes des sujets absorbants comme la digitalisation ou l’aspect réglementaire. La transformation majeure concernera de mon point de vue tous les sujets liés à l’investissement responsable. Le fossé se creuse entre les asset managers, très en pointe sur ces aspects, et les distributeurs, trop peu formés à ces sujets. Cela passera par la pédagogie, la formation… Il faudra également être à la hauteur des exigences des clients, qui ne se contenteront plus des seules performances financières. En plus d’une offre de qualité, ces derniers attendront de nous plus d’engagement, comme l’engagement philanthropique, qui peut se concrétiser par exemple avec le 1 % pour la planète dont je fais partie.  

Le conseil que vous auriez aimé que l’on vous donne avant de vous lancer ?  

La période la plus difficile fut au moment du lancement de mon cabinet. Plutôt que des encouragements, on m’a fait part de beaucoup d’étonnement. Pourtant, la création de son cabinet peut s’apparenter à un grand saut dans le vide, et nous avons besoin, encore plus peut-être en tant que femme, de cette confiance. 

Propos recueillis par Emilie Zana

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