Entre la grande rareté des profils et leur fâcheuse tendance à changer d’entreprise tous les ans, le digital est le terrain par excellence de la fameuse « guerre des talents ». Rencontres avec des recruteurs en ordre de bataille.

Les entreprises françaises manquent de talents digitaux : en 2016, la Dares* comptait, faute de diplômés, 50 000 emplois non pourvus dans le domaine du numérique. Selon les estimations de l’Union européenne, cette pénurie de compétences s’intensifiera en France : 87 000 postes seront vacants en 2020.

La cause ? Tous les marchés s’organisent désormais autour du numérique, des pureplayers aux industries traditionnelles, ce qui engendre une compétition exacerbée. Aussi l’enquête menée par Forrester en 2018 montre que les entreprises qui peinent à recruter et fidéliser les talents digitaux devront payer jusqu’à 20 % au-dessus du taux du marché pour mettre en place des centres d’incubation numérique et changer la donne.

Parmi les profils les plus recherchés, on retrouve les chief digital officers, les community managers et les développeurs web. Anthony Goldbloom est le fondateur de Kaggle – une plateforme où les entreprises proposent des problèmes en science des données et offrent un prix aux datalogistes obtenant les meilleures performances. Selon lui, il est aussi difficile de fidéliser les talents digitaux que de les recruter. La Stack Overflow – un site web américain proposant des questions et réponses sur la programmation informatique – a mené une enquête auprès de 64 000 développeurs web : 13,1 % d’entre eux recherchent activement une nouvelle entreprise pour laquelle travailler et 72,5% se tiennent informés des nouvelles offres d’emploi. Selon « La fuite des talents dans l’IT : comment retenir ses développeurs ? », un article publié en 2018 par le cabinet de recrutement Michael Page, l’absence de challenges, de perspectives d’évolution et d’un bon environnement de travail sont les principales causes qui poussent les talents digitaux à vouloir démissionner.

Par ailleurs, les collaborateurs qui ne font pas partie du monde digital devront aussi s’adapter à l’évolution incessante du numérique, ce qui les conduira à toujours renouveler et approfondir leurs connaissances. Une formation continue s’avère donc aussi nécessaire mais elle ne peut être décidée qu’au sein de l’entreprise.  Son coût en personnel, formateurs, matériel, locaux représente un investissement certain mais qui, à court terme, se révèle fort lucratif : « Si tous les collaborateurs ont accès à la donnée, si on la popularise, tout le monde peut piloter ses propres actions » affirme Stéphane Messika, le fondateur et CEO de Kynapse.

Juliette Mamelonet

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