Si l’actionnariat salarié est assez récent chez Valeo, Bruno Guillemet, son directeur des ressources humaines, est bien décidé à le faire entrer dans la culture du groupe. Il mise pour cela sur la régularité et la lisibilité du dispositif.

Décideurs. L’actionnariat salarié fait-il partie de la culture d’entreprise de Valeo ?

Bruno Guillemet. On ne peut pas dire qu’il y ait une tradition d’entreprise sur le sujet, même si des expériences ont été réalisées dans le passé. Une nouvelle page s’est ouverte en 2016 : un nouveau plan d’actionnariat salarié a été mis en place, avec une volonté affirmée de l’installer dans la durée. Nous sortons actuellement de la troisième édition du dispositif. Le choix s’est porté sur un « design » plutôt épuré et constant sur ces trois années. Même si ce choix peut surprendre, le fait de proposer le même programme inspire la confiance et permet d’inscrire l’actionnariat salarié dans les mentalités. 

Qu’entendez-vous par un « design » épuré ?

Le système est très simple : il prévoit un abondement et une décote. Il n’existe pas d’effet de levier ou de garanties. J’ai fait un rapide calcul sur la base du dernier plan. Lorsqu’un salarié contribue à hauteur de 1 200 euros, Valeo abonde de 1 050 euros. Si l’on considère qu’une action a – à ce jour – une valeur de 46,50 euros, le gain réalisé par le salarié est de 1171,50 euros, ce qui représente 97 % de sa mise. C’est très parlant ! 

Comment le programme est-il accueilli par les salariés ?

Le taux de souscription augmente chaque année, et ce dans chacune des implantations géographiques du groupe. De 24 % en 2016, nous sommes aujourd’hui à un peu plus de 30 %. La contribution moyenne est de l’ordre de 1 000 euros. Ce qui est intéressant à relever, c’est le niveau de participation dans les régions en développement. Dans des pays comme l’Inde ou le Mexique, l’effort réalisé pour souscrire à hauteur de 1 200 euros est évidemment bien plus important que dans d’autres. Or, nombreux sont les salariés de ces zones qui adhèrent au plan : l’Inde affiche une participation de 38 %, le Mexique de 32 %. 

« De nombreux salariés de régions en développement adhèrent au plan »

Et par les partenaires sociaux ?

Une organisation syndicale reste hostile au principe même de l’actionnariat salarié. Mais d’autres favorisent au contraire son développement. D’autant qu’elles ont apprécié que nous ayons choisi de faire correspondre la souscription au programme avec le versement de l’intéressement et participation. 

C’est-à-dire ?

Nous avons revu notre accord d’intéressement et de participation dans un sens qui permet davantage d’associer aux résultats de l’entreprise. 

Ressentez-vous une évolution des mentalités ?

Oui, clairement. Aujourd’hui, les échanges sur le sujet sont plus fluides car les deux premiers programmes ont été positifs. Ces résultats ont en quelque sorte libéré la parole sur le sujet. Au début, nous étions nous-mêmes hésitants à trop communiquer, ne sachant pas avec certitude la manière dont les choses se dérouleraient. On ne peut oublier que l’actionnariat salarié va de pair avec une notion de risque, ce qui incite à une forme de prudence, et à une exigence de neutralité dans la communication.

Propos recueillis par Marie-Hélène Brissot

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