La Loi Pacte offre désormais la possibilité aux entreprises de définir leur « raison d’être ». Au mois d’avril 2019, le conseil d’administration de Veolia a adopté la sienne. Une démarche fédératrice et ambitieuse évoquée par son DRH, Jean-Marie Lambert.

Décideurs. Comment est né le projet de doter le groupe Veolia d’une « raison d’être » ?

Jean-Marie Lambert. Le PDG du groupe, Antoine Frérot, s’investit depuis plusieurs années dans la réflexion autour de la place des parties prenantes de l’entreprise, du rôle de cette dernière à l’égard des territoires au sein desquels elle opère, ou des générations futures. Il s’est donc naturellement engagé dans les travaux préparatoires de la loi Pacte qui ont abouti au rapport établi par Nicole Notat et Jean-Dominique Senard. Il paraissait donc logique qu’il souhaite se saisir des opportunités offertes par ce texte. Par ailleurs notre groupe, compte tenu de son activité, est très sensible aux questions d’empreinte environnementale et de développement durable. La raison d’être revêt presque une forme d’évidence pour nous…

Comment le texte a-t-il été élaboré ?

Il est le fruit d’un travail intensif d’environ trois mois, réalisé avec le management, les représentants du personnel, une grande partie des salariés et les membres du conseil d’administration. Le texte a été voté par le conseil d’administration, puis présenté à l’assemblée générale des actionnaires.

D’autres parties prenantes ont-elles été associées à la démarche ?

Oui. Notre comité de « critical friends » a participé à la conception du document. Il s’agit d’un groupe composé d’une quinzaine de personnalités extérieures à l’entreprise qui viennent du professorat, du monde associatif ou encore de l’économie sociale et solidaire.

Les représentants du personnel y ont-ils activement contribué ?

Absolument. Je redoutais que les organisations syndicales pensent que le concept est « un peu du baratin » ... Mais il y a eu beaucoup de manifestations positives en réalité. La contribution des IRP a fait évoluer le texte pour une meilleure prise en compte des aspects liés aux ressources humaines. Elles sont par exemple à l’origine de l’engagement selon lequel « Veolia favorise, notamment au sein des instances représentatives du personnel, le dialogue social qui participe à l’appropriation par les salariés de notre projet collectif. »

Comment entendez-vous faire vivre cette raison d’être ?

Aujourd’hui la question est effectivement de savoir ce que nous allons faire de cet outil. Pour certains pays d’implantation du groupe, ou certains métiers, la raison d’être est facile à appréhender. Lorsque vous réalisez des branchements et des distributions d’eau pour des populations en difficulté en Équateur, elle prend une dimension très concrète. Mais pour d’autres salariés, comme ceux des fonctions support, c’est plus compliqué. Nous communiquons beaucoup en interne sur la raison d’être, pour la présenter, l’expliquer et avec l’ambition que tous nos salariés pourront l’appréhender.

Le texte est-il appelé à évoluer ?

L’une des premières évolutions tiendra aux indicateurs mis en place pour assurer le contrôle du respect de nos engagements. Si certains existent déjà, comme pour l’atteinte des objectifs environnementaux, d’autres restent à construire ou à choisir. Nous finaliserons ces choix d’ici à la fin de l’année 2019.

Marie-Hélène Brissot

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