Né de la volonté de Bouygues de réinventer ses activités, le programme « Innover comme une start-up » s’appuie sur la créativité des collaborateurs du groupe pour imaginer et déployer des solutions qui répondront aux grands défis du XXIe siècle. Une façon également de renforcer leur engagement.

Décideurs. Comment avez-vous construit la démarche d’intrapreneuriat engagée au sein de Bouygues ?

Christophe Lienard. Nous avons travaillé avec l’ensemble des patrons pour déterminer les quatre grandes tendances qui vont affecter nos métiers. La première d’entre elles est la croissance de la population : entre aujourd’hui et les dix prochaines années, il faudra construire 100 000 logements de plus par jour. La deuxième grande tendance est le changement de climat. La troisième est la transformation digitale et la dernière reflète le changement de comportement des individus, davantage enclins à utiliser plutôt qu’à posséder. Nous avons ensuite identifié quatre technologies inspirantes, permettant d’accompagner ces grands changements : l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, la blockchain et l’Internet des objets. Grâce à ce travail de recherche, nous avons publié un rapport permettant de regarder la stratégie des cinq métiers du groupe, à l’aune de ces grandes tendances. Les entreprises présentes demain seront celles qui auront pris en compte ces évolutions.

Qu’est-ce que le programme « Innover comme une start-up » ?

L’objectif de ce programme est de réfléchir en groupe sur des thématiques inspirées des tendances observées, comme « du bâtiment hybride à une économie positive », « repenser la ville », « la ville productive »… C’est un dispositif qu’on a voulu agile, réunissant une cinquantaine de personnes issues de nos cinq métiers, les profils sont donc très variés. Après réflexion, l’équipe de projet vient présenter son travail devant un « action tank » dans lequel siègent les principaux patrons des cinq métiers du groupe. Si deux patrons sont intéressés, le projet entre dans une phase de maturation. L’équipe peut ainsi retravailler leurs idées avec un financement reçu par l’action tank, avant d’évoluer en phase d’accélération durant laquelle leur plan se concrétisera.

« Notre démarche d’intrapreneuriat joue très fort sur la motivation de nos collaborateurs »

Quels projets sont ainsi nés ?

« Fleximove », qui se situe autour de la mobilité et par lequel on s’adresse aux entreprises, aux promoteurs dotés de parkings dans lesquels il est possible de mettre à disposition des vélos, voitures et scooters électriques, proposant ainsi un dispositif de mobilité durable et partagée. Au total, sept projets sont nés en six mois.

Comment les participants vivent-ils leur projet ?

Ils sont choisis sur la base du volontariat pour être aux manettes de ce qui les passionne. Cela leur prend un à deux jours par mois et ils ne sont pas déchargés de leur travail par ailleurs, excepté dans la phase d’accélération, lorsque l’idée est constituée et financée, l’équipe est alors à 100 %.

Qu’est-ce que ce programme apporte au groupe ?

Au-delà des projets innovants, il joue très fort sur la motivation de nos collaborateurs, ils sont fiers d’avoir contribué à ce programme avec succès et cela renforce leur engagement pour le groupe. Nos trois directeurs généraux sont d’ailleurs membres de l’action tank, marquant ainsi son importance.

Roxane Croisier

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