Les Français aiment la pierre-papier et cette dernière le leur rend bien. Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) continuent, année après année, d’attirer l’épargne des Français et de leur servir de bons rendements.
Trente milliards d’euros de capitalisation

La pierre-papier est aujourd’hui, avec les SIIC, la classe d’actifs à privilégier pour qui souhaite investir en immobilier. S’adressant à une clientèle patrimoniale, les fonds immobiliers non cotés se sont taillé une place de choix dans les stratégies d’épargne des Français. Les chiffres sont connus : au premier semestre 2014, pour la première fois de leur histoire, les 161 SCPI ont franchi la barre des trente milliards d’euros de capitalisation (31,34?milliards d’euros au total), affichant une collecte nette de 1,26?milliard d’euros, en progression de 14,4?% par rapport à la même période l’an passé. Alors que le contexte économique favorise la morosité du marché locatif, les SCPI ont continué à distribuer des rendements de près de 5?%, puisant si besoin dans leurs réserves pour amortir le repli du take-up. Pour pérenniser le niveau de taux distribué, les sociétés de gestion sont également constamment à la recherche de nouveaux territoires économiques pour investir. Certaines ont commencé à se diversifier dans les actifs de santé ou de tourisme, tandis que d’autres vont désormais chercher la performance à l’international. Citons La Française REM qui a lancé LFP Europimmo, la première SCPI d’entreprise à investir hors de l’Hexagone.

Attention aux critères de sélection

Placement réputé prudent, les SCPI restent un outil de diversification nécessitant conseils avisés pour qui souhaite acquérir des parts, car tous les critères ne se valent pas. La régularité de distribution d’une SCPI de rendement dépend de nombreux éléments et, parmi les principaux, figure le taux d’occupation financier permettant d’évaluer le niveau d’occupation du patrimoine immobilier en termes de loyers encaissés, mais également le report à nouveau (RAN). C’est la cagnotte de la SCPI, soit le montant de ses réserves de distribution permettant de faire face aux aléas locatifs et de pérenniser le dividende des associés. D’autres critères sont aussi à prendre en ligne de compte, comme la qualité de la société de gestion, celle du patrimoine géré ainsi que la diversification de ses actifs.

SCPI de défiscalisation : le déclin du logement

Beaucoup l’avaient prédit. Les SCPI Duflot n’ont pas suscité l’engouement qu’avait provoqué, en son temps, le Scellier. Plus généralement, les SCPI investies en immobilier résidentiel peinent à attirer l’épargne des Français, faute d’un dispositif fiscal suffisamment attractif et lisible. Réaménagé dans le cadre des mesures annoncées par Manuel Valls, Premier ministre, en faveur d’une relance de la construction de logements, le dispositif d’incitation fiscal doit encore convaincre au niveau de sa collecte. Mais dans le résidentiel comme ailleurs, certaines sociétés de gestion savent faire preuve d’innovation. Primonial Reim et Perl ont ainsi lancé Patrimmo Croissance, la première SCPI investissant dans la nue-propriété d’immeubles résidentiels.

Rythme de croisière pour les OPCI

Aux côtés des SCPI, les organismes de placement collectif immobiliers (OPCI) ont également su trouver leurs épargnants. Permettant au plus grand nombre d’accéder à l’immobilier d’entreprise sous la forme d’achats de parts ou d’actions, les OPCI grand public ont vu leur encours progresser, au premier semestre 2014, de 25?%, atteignant désormais 1,5?milliard d’euros de capitalisation. Produits de réseau, ces véhicules d’investissement sont également référencés dans les contrats d’assurance-vie, ce qui a permis de démocratiser ce placement et de booster leur dynamique de croissance. L’entrée en application des évolutions réglementaires (notamment AIFM) et fiscales devrait continuer à renforcer l’attractivité des OPCI auprès des investisseurs.

SDA

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