Pression réglementaire, digitalisation, le marché des conseils en gestion de patrimoine (CGP) est en pleine évolution et propice à une consolidation importante. Dernier rapprochement en date : FIP Patrimoine et Patrimoine consultant. Entretien avec Vincent Couroyer, président, FIP Patrimoine, et David Gandar, Président de Patrimoine Consultant
Décideurs. Du rapprochement entre FIP Patrimoine et Patrimoine Consultant naît un réseau de 56 cabinets de conseillers en gestion de patrimoine (CGP) avec un milliard d’euros sous gestion. Pourquoi cette alliance et quelles sont vos ambitions ?

Vincent Couroyer. Cela fait désormais un an que j’ai pris la responsabilité de FIP Patrimoine. J’avais la conviction que nous n’avions pas encore atteint notre taille critique. Il était donc nécessaire de continuer à grandir pour nous développer de manière efficiente sur ce marché. Or, David Gandar partageait les mêmes idées que nous.

David Gandar. Étant avant tout conseiller en gestion de patrimoine, j’ai fait le constat que notre profession devait s’adapter aux contraintes réglementaires et à ses évolutions. Le rapprochement entre FIP Patrimoine et Patrimoine Consultant nous permet donc de mutualiser les coûts liés à ces évolutions mais également de nous développer de manière équilibrée.

V. C. Notre rôle est d’être au service des conseillers en gestion de patrimoine. Nous les aidons dans leur développement. Un soutien qui doit également leur permettre d’améliorer leur positionnement sur leurs marchés respectifs. Nous proposons un modèle qui n’existe actuellement pas sur la place. Contrairement aux plate-formes ou aux entités davantage tournées sur une politique de produits, notre action consiste à accompagner les CGP dans leur autonomie.

Décideurs. Votre rapprochement est-il lié à l’évolution réglementaire ?

V. C. Si elle fait partie des nombreux éléments qui ont été pris en compte, la principale motivation fut cependant stratégique. Nous souhaitions avant tout rapprocher deux réseaux qui ont acquis une certaine expérience et ont survécu aux épreuves des dernières années. Nous avons, à ce titre, fait le choix d’un positionnement très tranché au service des conseillers en gestion de patrimoine indépendants et nous sommes aussi convaincus du potentiel de croissance de ce marché.

Décideurs. De tels mouvements au sein du marché des CGP s’inscrivent-ils comme une tendance de fond ?

V. C. Nous assistons à la consolidation du marché. Un certain nombre d’acteurs sont en recherche de leur taille critique pour optimiser leurs investissements. Les CGP ont longtemps été seuls. Aujourd’hui, il devient difficile d’agir sans le soutien d’un groupement ou d’un réseau important. L’idée est pour eux de pouvoir consacrer un maximum de temps à leurs clients. Or, pour ce, faire il est plus facile d’être ensemble que d’être seul.

D.G. Sur le marché, aucun modèle ne domine les autres. L’essentiel est de savoir évoluer. La superposition des réglementations oblige les acteurs à s’adapter. Cela nécessite d’être le plus grand possible. Les CGP auront besoin de plus en plus d’outils pour développer leur expertise et afficher leur valeur ajoutée. Notre métier ne pourra plus se faire de manière artisanale. Les clients sont en recherche de fiabilité et d’efficacité, or cela réclame beaucoup de temps pour les conseillers.

Propos receuillis par Aurélien Florin.

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