La décorrélation supposée entre la valorisation et la rentabilité des entreprises technologiques devrait être "sanctionnée" par le prix final de l'IPO.

Le monde merveilleux des licornes (entreprises valorisées à plus d’1 MD$) pourrait sentir le vent tourner : l’une d’entre elles, Square, est en plein processus d’introduction en Bourse à New York sur la base d’une valorisation de 4 MD$, soit 2 MD$ de moins que son prix pré-IPO. La start-up américaine, spécialisée dans les paiements mobiles, céderait donc son capital à un prix compris entre 11$ et 13$ par action. Pour combler cet écart de valorisation, une émission supplémentaire de titres au profit des porteurs d’actions de préférence est évoquée, ce qui aurait pour effet de diluer les autres actionnaires. En tout état de cause, l’opération financière de cette pépite de la tech était attendue par les professionnels du secteur et les financiers. Le nombre de licornes n’ayant cessé de progresser ces dix-huit derniers mois, certains privilégiant désormais l’appellation de « décacornes » pour qualifier les firmes dont la valeur dépasserait 10 MD$, la crainte d’une bulle digitale ne faisait qu’augmenter. Dernièrement, Fidelity, actionnaire de Snapchat et Dropbox, a déprécié la valeur de ses participations dans les deux entreprises pour plus de 25 %, symbole d’un réajustement entre le prix de l’actif et sa rentabilité espérée. Par ailleurs, l’attente autour de l’IPO de Square est aussi dirigée vers Jack Dorsey, co-fondateur d’un Twitter poussif et d’un Square vraisemblablement en surrégime.   

 

Firmin Sylla

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