François Hollande ne peut plus camoufler son bilan derrière l’ardoise laissée par son prédécesseur. Par Pierre Netter, rédacteur en chef
Pour François Hollande, le mois de Juin, entamé en grandes pompes avec les célébrations des soixante-dix ans du débarquement des Alliés en Normandie s’est idéalement poursuivi. D’abord, avec l’affaire Bygmalion qui ajoute le scandale à la division dans les rangs de l’opposition. À la suite de quoi les hommes de Didier Deschamps se sont livré à une hypnotisante épopée brésilienne. Un agenda en or remarquablement refermé par la mise en examen de Nicolas Sarkozy. Des ingrédients chocs et un timing parfait pour l’Élysée qui pouvait s’imaginer atteindre une cote de popularité de 25 % !

Et puis la machine s’est grippée. Une fois de plus. Alors que Hummels dominait Varane pour mieux tromper Lloris, c’est la famille Dribani qui annonçait son retour par voie de presse. « On va leur montrer à Hollande et à Valls qui est le chef ! » Tout en mesure, Resat, le père de Leonarda, a l’art et la manière de ramener l’exécutif sur terre. Mais, entre amusement et consternation, ce nouvel épisode des démêlés de François Hollande avec la plus célèbre famille rom éclipse des sujets autrement plus difficiles.

Quinze milliards d’euros chaque mois

D’abord avec les chiffres du chômage qui empirent en dépit des recrutements annoncés dans l’Éducation nationale et des créations, par dizaines de milliers, d’emplois subventionnés. Plus inquiétant encore, le niveau de la dette publique qui s’apprécie de quinze milliards d’euros chaque mois atteindra très prochainement le seuil symbolique des 2 000 milliards d’euros ! Un niveau record qui signe l’échec de la politique économique et fiscale menée depuis mai 2012.

Deux ans et deux cents milliards de dette après sa prise de fonction, le président de la République ne peut plus camoufler son bilan derrière l’ardoise prétendument laissée par son prédécesseur. Et s’ils sont bienvenus, les allégements de charges qui font le socle du fameux pacte de responsabilité ne sont, ni de près ni de loin, financés. De quoi justifier la sortie surprise de Michel Sapin, qui déclarait le 6 juillet : « notre amie c’est la finance, la bonne finance ». Sans doute s’adressait-il aux créanciers de la France.

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