L’arbitre Thomas Clay ouvre sa boutique
« Nous travaillons sur une vingtaine d’arbitrages simultanément », lance Thomas Clay, qui a ouvert il y a quelques semaines sa propre boutique spécialiste de ce mode de résolution des litiges, Clay Arbitration. Un positionnement qui s’explique avant tout par l’attractivité de la capitale française pour l’arbitrage international : « Les plus importants se règlent à Paris », réagit celui qui, à 50 ans, est à l’origine du Master dédié à l’arbitrage de l’université de Versailles dans laquelle il a enseigné durant 16 ans avant de rejoindre l’École de droit de la Sorbonne (université Paris I) et de codiriger le futur Master contrats et litiges. « Je suis très attaché aux travaux de recherches et à l’enseignement », commente le fondateur de la clinique du droit de Versailles, un lieu où l’on travaille gratuitement pour éviter de véritables dénis de justice. Et, encore récemment, le professeur vient de publier un ouvrage Les modes alternatifs de règlement des conflits chez Dalloz (avec le professeur Loïc Cadiet).
Arbitrages entre États
Si son implication académique occupe une partie de son temps, à l’instar de son engagement politique par le passé, Thomas Clay ajoute une carte à son arc en devenant avocat. Inscrit tout récemment à l’ordre de Paris, il a décidé de quitter la structure de consultants juridiques qu’il avait fondé avec Robert Badinter, Corpus Consultants, pour réunir sa propre équipe constituée de Sara Mazzantini, Taha Zahedi Vafa et Smahane Akhouad. « Ce sont les meilleurs de chaque génération de mes anciens étudiants », explique fièrement l’avocat aux origines italiennes et espagnoles. Chacun d’eux pratique une des trois langues étrangères du fondateur, l’anglais, l’italien et l’espagnol, auxquelles s’ajoute le persan. Cela lui permet d’aborder des dossiers situés en Europe mais aussi d’origine africaine, latine américaine… jusque devant l’OMPI, l’office mondial de protection des actifs intellectuels. Passionné de sport, Thomas Clay siège aussi au Tribunal arbitral du sport de Lausanne (TAS), récemment encore comme avocat de Michel Platini contre la Fifa. Il est également arbitre au Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Hors l’enseignement et la recherche, l’essentiel de son activité réside dans les procédures arbitrales nées à la suite de litiges entre États. Il est régulièrement désigné par ces derniers, mais aussi par les investisseurs.
Clay Arbitration dédie aussi une part de son activité au conseil, une nouveauté pour celui qui n’affiche pas un parcours classique d’avocat. Sa structure est promise à grandir dans les prochains mois.