Une avocate bien installée sur le marché du contentieux et de l’arbitrage international, Laurence Kiffer, ouvre son propre cabinet et choisit de s’installer dans un espace de coworking.

C’est pour exercer son métier – qui la passionne – comme elle l’entend que Laurence Kiffer a décidé de s’installer. Après avoir passé 20 ans aux côtés d’Yves Derains puis s’être associée durant 12 ans à Éric Teynir et Pierre Pic, fondateurs de Teynier Pic, l’avocate de 57 ans souhaite trouver une façon d’exercer bien à elle. « Je me suis aperçue que le cabinet avait évolué au cours de mon mandat au conseil de l’ordre, constate Laurence Kiffer. Ce mandat m’a fait prendre conscience des changements qui s’opéraient dans la profession et j’ai souhaité m’orienter vers une structure plus flexible. »

Anticiper

Un constat personnel confirmé par son expérience au conseil de l’ordre du Barreau de Paris où l’élue était responsable depuis 2005 de la commission arbitrage et engagée dans les affaires internationales. Selon la présidente de la commission arbitrage international de l’Union internationale des avocats (UIA), la profession d’avocat aura totalement changé dans 10 ou 15 ans. « J’ai envie d’anticiper, comme je l’ai fait en 2004 avec la médiation dans l’arbitrage alors que nombreux étaient les détracteurs », se souvient-elle. Pour la fondatrice de Laurence Kiffer Avocate, quitter l’exercice traditionnel correspond à l’application concrète d’une méthode de travail déjà éprouvée : collaborer avec des professionnels différents pour chaque dossier, soit par choix du client soit par besoins techniques pour maîtriser un secteur, une matière. « Le contentieux et l’arbitrage sont des matières transverses, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes pour être performants. Un dossier complexe nécessite toujours de faire intervenir d’autres personnes que nos collaborateurs habituels », explique celle qui travaille aussi bien sur des contentieux domestiques que sur des arbitrages internationaux comme celui entre le plus grand groupe de finance islamique, Dallah, et le Pakistan qui s’est clôturé par une transaction. L’avocate agréée du CMAP est aussi médiatrice lors de litiges commerciaux ou entre professions réglementées et formatrice, notamment en Afrique en matière d’arbitrage.

Là où son exercice d’aujourd’hui diffèrera profondément de celui d’hier c’est sur l’utilisation des outils numériques, notamment ceux mis à sa disposition chez Avocap, un espace de coworking créé il y a 13 ans par un des ses confrères, Arnaud Lizop, dans lequel elle a choisi de domicilier son cabinet. « En matière de pratique professionnelle, l’ordre des avocats croule sous les demandes de confrères souhaitant s’installer dans des espaces de coworking », confie celle qui loue maintenant un flex office. Elle bénéficie des tests effectués par Avocap des logiciels juridiques comme Case Law Analytics, une start-up de justice prédictive utilisée par les praticiens des litiges, avocats, directeurs juridiques et juges. Et plus généralement de l’univers de la legaltech au service des avocats. Autre avantage d’Avocap : les liens informels tissés entre les avocats membres. « Une vraie émulation et des opportunités de collaboration », se réjouit celle qui a construit une marque féminisée (avec l’utilisation d’avocate dans sa dénomination) à l’identité visuelle reflétant le mouvement, dans les photos, le logo et même sa guideline : « Le monde a évolué, les clients ont changé, l’avocat s’est adapté ! » Laurence Kiffer réalise finalement ce que l’institution de la justice s’évertue à devenir : moderne.

Pascale D'Amore

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