Pour Virginie Jubault, l’humain est au cœur de tout. Une qualité que l’associée du cabinet de conseil Avocom a pu allier avec sa passion pour le droit et son talent pour la communication. Portrait.

Le parcours de Virginie Jubault n’est pas linéaire et c’est ce qui fait sa force. Si elle est aujourd’hui en position de conseiller les cabinets d’avocats et leurs dirigeants, elle considère que c’est parce qu’elle a d’abord travaillé sur elle-même : "Plus on se comprend soi, plus on comprend les autres." Associée du cabinet de conseil Avocom depuis 2011, elle intervient en matière de stratégie, de business development, de marketing et de communication juridique, mais aussi dans le cadre de coachings.

Comprendre et innover 

"Petite, j’étais hypersensible, je ressentais beaucoup les choses. J’ai fait de ce qui a longtemps été considéré par beaucoup comme une faiblesse une force", confie Virginie Jubault. Partout où elle passe, celle-ci sait capter les signaux faibles et tirer des enseignements en observant son environnement. De la dizaine d’années qu’elle a passées à travailler en banque à divers postes, elle a "constaté un manque de communication et de compréhension entre des professionnels qui travaillaient pourtant les uns à côté des autres". Alors qu’elle travaille pour Who’s Who, elle comprend comment fonctionne un réseau. "Je me suis surtout aperçue que même les hommes et les femmes au sommet ont des peurs. Cette expérience m’a énormément marquée, car j’ai compris qu’au plus haut du pouvoir, on a les mêmes peurs qu’en bas de la hiérarchie."

"Les avocats ne peuvent plus se contenter d’être de simples sachants, ils doivent, comme leurs clients, montrer des qualités d’entrepreneurs et d’adaptabilité"

Alors que Virginie Jubault s’est éloignée de la sphère juridique au fur et à mesure des années, l’un de ses amis juristes la pousse à renouer avec l’univers du droit, une matière qui la passionne. Elle le fait donc à sa manière chez Avocom, où elle a également la possibilité d’innover dans son travail de conseil aux cabinets d’avocats : elle a étudié la neuroscience et a suivi une formation de coaching de deux ans dans une école spécialisée. "Ça m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement des cabinets d’avocats, déclare-t-elle. J’ai maintenant les outils nécessaires pour les faire évoluer." Et une évolution est en effet nécessaire. Elle considère que "les avocats ne peuvent plus se contenter d’être de simples sachants, ils doivent, comme leur clientèle, montrer des qualités d’entrepreneurs et d’adaptabilité. Aujourd’hui, juristes et avocats doivent être des business peoples, des partenaires pour leurs clients ou au sein de leur société."

Lutter contre les croyances limitantes 

Bien qu’elle observe une vraie évolution dans la structuration des cabinets qui s’organisent de plus en plus comme des entreprises, elle note également que tous n’ont pas encore saisi l’importance de ces enjeux et n’expriment donc pas d’eux-mêmes leurs besoins en la matière. "Dans ce type de profession, on a tendance à croire qu’il faut tout savoir, qu’il faut avoir réponse à tout et qu’il faut cacher ses émotions. Pour moi, tout cela relève de l’ancien temps." D’autant plus que les avocats ne disposent pas, comme c’est le cas dans les entreprises, de DRH pour les sensibiliser et les former à la gestion d’équipe, à la gouvernance ou au leadership. Elle remarque cependant chez ceux qu’elle conseille une plus grande ouverture d’esprit et une plus grande envie de se laisser guider dans leur développement. "Lorsqu’une structure me fait confiance, je peux commencer à distiller des idées grâce à la communication ou le marketing, explique Virginie Jubault. Je leur parle alors de culture d’entreprise, de la formation des jeunes et de l’évolution de leur management. Je les amène aussi à réfléchir sur leur gouvernance ou encore sur leur méthode de prise de décision."

Son rôle d’influenceuse du droit, elle le relativise malgré tout et considère que "le coaching c’est de la maïeutique. Ce n’est pas moi qui ai la solution, mon rôle c’est de poser des questions." Luttant contre les croyances limitantes de ses clients, Virginie Jubault cite le psychologue Will Schutz : "Pour qu’une équipe soit performante, il faut que ses membres osent se dire leurs peurs et leurs besoins, et renoncent à avoir raison a priori." Pour arriver à cet objectif, elle se donne pour mission d’éveiller les consciences, à titre tant individuel que collectif.

Léna Fernandes

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