Mondialement reconnu pour ses traitements contre la thrombose et en dermatologie, le groupe danois LEO Pharma recentre sa croissance sur les pathologies chroniques de la peau. Pour ce leader européen, l’objectif est simple : s’élever au rang mondial dans le domaine des thérapies dermatologiques d’ici à 2030. Karine Duquesne, directrice générale pour la France et depuis un an à la tête de la plus importante filiale du groupe, revient sur leur développement et leur contribution à l’amélioration du parcours de soins.

Décideurs. Vous avez été choisie par le groupe LEO Pharma pour mener à bien le projet de transformation de la filiale France, ainsi qu’une transition vers plus de biothérapies dermatologiques. Concrètement, comment se décline cette stratégie LEO Pharma 2030 ? 

Karine Duquesne. Présent dans la dermatologie médicale depuis soixante ans, LEO Pharma en est, aujourd’hui, un des leaders européens. D’ici à 2030, nous aspirons à devenir un des cinq leaders mondiaux de l’industrie pharmaceutique en la matière. Dans cette optique, nous avons isolé trois priorités : continuer à performer sur nos produits disponibles, miser sur la R&D en dermatologie médicale et, enfin, réussir nos lancements. 

En soutien au millier de scientifiques chez LEO Pharma, nous collaborons également avec des start-up et des laboratoires dans la recherche de molécules innovantes. Si nous n’abandonnons pas notre expertise en thrombose, nous recentrons notre R&D, à la hauteur de 21 % de notre chiffre d’affaires, dans la dermatologie médicale, et notamment la dermatite atopique.  

De plus, afin de garantir la réussite de nos lancements, nous misons sur le développement de thérapies innovantes. Et ce, sur des cycles courts, entre deux et trois ans. Tenir ce rythme exige un engagement autant financier qu’exécutif, qui se répercute à tous les niveaux de l’entreprise.  

Dans le secteur pharmaceutique, où la recherche attenant à une molécule prend place plus de dix ans en amont, sa commercialisation se prépare deux ans à l’avance. Cet objectif de performance au lancement nécessite donc l’agilité de toutes les équipes impliquées, ainsi qu’une réallocation perpétuelle des ressources.  

Pendant la crise sanitaire, vous avez su répondre à la demande croissante avec vos thérapies contre la thrombose. D’après vous, cette réactivité est-elle due à une culture d’entreprise propre à LEO Pharma ? 

Tout à fait. Depuis 2018, nous avions amorcé une transition digitale, qui nous avait préparés au travail présentiel et distanciel. Alors que la pandémie de Covid-19 affectait le parcours de soins des patients et que l’accès aux professionnels de santé à l’hôpital devenait compliqué, nous avons pu continuer à interagir avec eux, voire à les accompagner avec des solutions digitales.  

En outre, LEO Pharma se distingue par des valeurs de bienveillance et d’équité propres à toutes les entreprises danoises. Particulièrement dans le cadre de pathologies chroniques et handicapantes, nous avons à cœur de comprendre les défis quotidiens des patients. En plus d’actions ponctuelles, comme des marches solidaires, il nous appartient de contribuer à leur qualité de vie, à travers des traitements adaptés ou une plus grande compréhension de leur parcours de soins.  

Pouvez-vous nous parler d’autres initiatives mises en œuvre par LEO Pharma dans l’amélioration du parcours de soins ? 

À tous les niveaux, la priorité est de désamorcer l’idée reçue qu’une maladie de peau n’est pas « grave ». Des pathologies telles que la dermatite atopique et le psoriasis sont invalidantes, tant socialement que psychologiquement, dans la vie des patients comme de leur famille.  

Au sein de l’alliance franco-danoise, nous faisons partie des cinq laboratoires pharmaceutiques associés à l’ambassade du Danemark. Dans ce cadre, nous organisons des réunions pour sensibiliser les décisionnaires. L’enjeu est le suivant : s’ils ne connaissent pas les pathologies, les bonnes décisions ne seront pas prises. En conséquence, des lois telles que le PLFSS [projet de loi de financement de la Sécurité sociale, Ndlr] pour l’année 2022, pourraient ne pas aborder certains manques. 

Toujours dans cette optique, nous avons organisé des rencontres tripartites entre professionnels de la santé, acteurs de santé locaux — décideurs et agences régionales de santé, ainsi que des associations de patients. À l’issue de ces réunions, nous avons pu établir un manifeste qui a été signé par des sociétés savantes de médecins, des associations de patients et LEO Pharma, afin de le présenter aux institutions pertinentes : Direction de la sécurité sociale et Haute autorité de santé. En plus de présenter une vision plus large et éclairée des problématiques des patients, ce manifeste schématise l’importance d’un accès rapide aux bonnes thérapies, au bon moment du parcours de soins.  

Au même titre que nos engagements RSE de réduction de l’empreinte carbone, ces politiques de sensibilisation sont fermement ancrées dans notre stratégie 2030. Nous n’envisageons pas d’être un des cinq leaders mondiaux sans cette démarche responsable.   

Propos recueillis par Alexandra Bui

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