Le fondateur du Front démocrate, écologiste et social revient sur le positionnement de son parti.
Décideurs. Pourquoi avoir créé une nouvelle formation politique ?

Jean-Luc Bennahmias. Ce n’était pas une évidence, car il y a déjà beaucoup de partis en France. Cependant, après une longue réflexion et plusieurs mois d’étude des politiques menées ici et en Europe, nous avons décidé de poser un regard positif. Face aux contraintes mondiales actuelles et au « front des refus », il est indispensable de mener des actions positives. Aucune corporation n’est capable de discuter des changements obligatoires, il suffit de regarder l’actualité : grève des pharmaciens, grèves des pilotes ou encore révolte des bonnets rouges.
Un parti réunissant des tendances sociales-démocrates, écologiques, laïques et républicaines, n’existait pas. C’est désormais chose faite.



Décideurs. Comment se positionne le Front démocrate ?

J.-L. B. Indiscutablement au centre gauche. Nous ne sommes pas socialistes. Face à des Français désabusés, nous adoptons une vision volontairement positive de la situation. Nous souhaitons aller de l’avant. La simplification administrative doit par exemple s’appliquer aux entreprises. Il est nécessaire de favoriser leur émergence, qui va de pair avec la création d’emplois. Et l’augmentation de la dette publique et du déficit public ne sont pas une fatalité.
La France est très loin d’être un pays pauvre et en déshérence, il est temps de le montrer. Elle a de quoi réagir face à la situation actuelle et possède de nombreuses ressources, tant sur le plan énergétique et culturel, qu’intellectuel.



Décideurs. À l’heure où la cote d’impopularité du président de la République atteint des records, la création d’un parti politique « pro-Hollande » est pour le moins audacieuse…

J.-L. B. Nous sommes un certain nombre issus de différents courants politiques à avoir voté pour François Hollande en 2012. Je suis de ceux qui assument ce vote. Les grands axes des gouvernements Ayrault ou Valls, à l’image du pacte de responsabilités, de la transition énergétique ou encore de la réorganisation territoriale, vont dans le bon sens. Il faut soutenir ces mesures et arrêter le « Hollande bashing ».
Prenons un autre exemple, la politique internationale menée actuement par Laurent Fabius, Jean-Yves Le Drian et le gouvernement est diplomatiquement, humainement et militairement irréprochable. La République française retrouve le poids qu’elle doit avoir sur la scène internationale.



Décideurs. Finalement pourquoi avoir fondé un nouveau parti et ne pas avoir rallié le parti socialiste ?

J.-L. B. Nous ne sommes pas socialistes, voilà tout. Cependant, notre parti n’est pas voué à fonctionner seul. Lors des prochaines élections, il est certain que nous ferons une alliance avec le PS. Pour l’instant, nous voulons surtout l’aider à se reconstruire, en nous positionnant comme une gauche moderne réformiste, en opposition avec un nouveau Modem au centre droit.



Décideurs. Quelle est la prochaine étape ?

J.-L. B. Être capable d’être une véritable force positive de proposition et jouer un rôle dans la République française au sein des diverses gauches. Nous voulons devenir fédérateurs et rassembleurs. Notre priorité est de redonner au gouvernement une majorité réformiste, sociale-démocrate et écologiste plus affirmée qu’aujourd’hui.


Propos recueillis par Camille Drieu


Pour aller plus loin : Le Front démocrate : rêve hollandais

 

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