Pour 70% des Français, l’emploi du terme "ensauvagement" est justifié
"Les journalistes sont coupés du peuple, ils sont totalement déconnectés." Ce message revient régulièrement dans la bouche des Français. Le dernier sondage de l’Ifop réalisé pour la plateforme d’assistance juridique Avostart permet de valider cette théorie dont raffolent les populistes.
Le 24 juillet, dans un entretien accordé au Figaro, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait appelé à "stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société". Prononcée durant un été marqué par de nombreux actes de délinquance (meurtre d’un chauffeur de bus à Bayonne, maire de l’Isère agressé, débordements sur les Champs Élysées lors de la finale de la Ligue des champions…) la "petite phrase" ne cesse de susciter les polémiques dans les colonnes de journaux ou sur les plateaux de télévision ou de radio. Si certains parlent de vérité qui fâche ou de bon sens populaire, d’autres s’indignent d’une basse manœuvre électorale et condamnent la lepénisation des esprits, le racisme rampant ou le vocabulaire guerrier. Bref, les propos divisent.
Mais les Français, pour leur part, semblent massivement approuver la notion d’ensauvagement de la société. 70% des personnes interrogées estiment que l’utilisation du terme ensauvagement est appropriée. 33% pensent qu’il est tout à fait justifié, 9% seulement qu’il ne l’est pas du tout.
Évidemment, ce sont ceux qui se placent le plus à droite sur l’échiquier politique qui adhèrent le plus à la théorie de Gérald Darmanin (83% chez les sympathisants LR, 85% chez les sympathisants RN). Mais, contrairement aux propos de certains éditorialistes, il ne s’agit pas seulement d’un appel du pied à la frange la plus sensible aux questions d’insécurité. De fait, 85% des sympathisants LREM trouvent les propos justifiés. Il en est de même pour les Français qui se classent à gauche (61% chez les sympathisants EELV). Seuls les Insoumis sont majoritaires (53%) à condamner les propos de Gérald Darmanin.
Lucas Jakubowicz