S'il s'agit du plus gros rachat jamais réalisé outre-Rhin (58 milliards d'euros), l'alliance Bayer-Monsanto est à prendre avec des pincettes tant que les autorités de concurrence n'ont pas donné leur assentiment.

Enième coup de tonnerre sur le marché de la chimie et des semences : après DuPont et Dow Chemicals, ChemChina et Syngenta, et Potash et Agrium, c'est Bayer qui s'adjoint les services de l'américain Monsanto pour un peu plus de 58 milliards d'euros, dette incluse. Ressortant à un prix de 128 dollars par action, l'offre du chimiste allemand a du être revue à la hausse plusieurs fois avant que l'américain ne l'accepte. En cas de closing de l'opération – les autorités de concurrence veillant à ce que ce rapprochement ne débouche pas sur une situation de monopole –, la nouvelle entité deviendra le leader de son marché et présentera des moyens colossaux : son budget de R&D sera de 2,5 milliards d'euros et son chiffre d'affaires dans les semences de 23 milliards d'euros. Par ailleurs, les synergies envisagées devraient dépasser le seuil de 1,5 milliards d'euros après la troisième année post-intégration. L'objectif affiché par les deux entreprises n'est autre que d'ériger le pôle de développement et de protection agricole le plus avancé au monde (semences, engrais et pesticides). Selon plusieurs analystes, pour une telle somme, Bayer n'aura pas le droit à l'erreur concernant l'intégration de la cible. Le groupe de Werner Baumann devra en tirer uniquement le meilleur.

 

FS

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