L’année 2019 est en passe de battre le record de 2018 en nombre de licornes introduites en Bourse. Plusieurs de ces géants de la tech valorisés plus d’un milliard de dollars sont déjà sur les rangs.

L’année 2018 a marqué une nouvelle étape dans l’essor de la technologie. Spotify, Dropbox ou encore Tencent Music, entre autres, ont fait sonner la cloche de Wall Street, indiquant le début de leur cotation en Bourse. En tout, 38 licornes ont pris le chemin de la Bourse américaine. Un record depuis la bulle Internet du début des années 2000.

L’année 2019 pourrait être encore plus fructueuse, alors que plusieurs grands noms de la tech attendent le feu vert de la Securities and Exchange Commission (SEC). Et ce d’autant plus que l’instabilité de la Bourse et les risques de guerres commerciales ont encouragé ces acteurs à accélérer leur introduction. A moins que la poursuite du plongeon du Nasdaq, -18% sur le dernier trimestre 2018, ne refroidisse définitivement les ardeurs de ces capitaines de la tech. Voici les principales pépites qui devraient être introduites en Bourse cette année.

Uber

L’application phare de car sharing, qui détient 69% du marché américain et poursuit son expansion en Europe, continue de faire progresser son chiffre d’affaires année après année… Cela ne l'empêche pas d’afficher des pertes abyssales. Au troisième trimestre 2018, la décacorne, une start-up valorisée à plus de 10 milliards de dollars, a affiché un trou de 1,07 milliard de dollars. Et la sortie du rouge n’est pas attendue avant au moins 3 ans. D’autant plus que son dirigeant, Dara Khosrowshahi, veut d’ici là avoir accéléré sa diversification dans la livraison alimentaire et le transport par camions. Les investisseurs espèrent que l’entrée en Bourse freinera les propensions d’Uber à brûler du cash. Un espoir qui risque d’être déçu, lorsqu’on sait qu’Uber a surnommé son projet d’introduction “Project Liberty”.

Dernière valorisation : 72 milliards de dollars

Lyft

Le grand concurrent d’Uber a décidé de lui mener la vie dure, y compris en Bourse. Fin 2018 Lyft lui a grillé la priorité en annonçant avoir déposé son dossier d’introduction en bourse auprès de la SEC. L’application veut s’appuyer sur son image plus positive, et un début de diversification vers les trottinettes en libre service et la voiture autonome, pour concurrencer le géant du secteur. Reste qu’elle partage avec son rival plusieurs points communs, au premier rang desquels des comptes dans le rouge. Lyft a atteint 254 millions de dollars de pertes au troisième trimestre 2018. Et son développement est bien moins avancé. Le groupe ne contrôle que 28% du marché US, et ne s’est exportée qu’au Canada.

Dernière valorisation : 15,1 milliards de dollars

Didi Chuxing

Le “Uber chinois” a bien l’intention de jouer sa carte sur le marché mondial du car sharing. Son introduction prévue en 2019 pourrait définitivement imposer la start-up créée en 2012 comme la principale application en Chine sur ce secteur. Didi a réussi à s’implanter en Chine en un temps record en rachetant en particulier les activités d’Uber Chine en 2016. Elle s’est ensuite exportée en Asie, puis en Amérique du sud. En 2017, elle s’ouvre les portes du marché européen en s’alliant à l’Estonien Taxify. Mais la start-up, qui revendique près d’un demi-milliard d’utilisateurs, voit à son tour la concurrence progresser sur son principal marché. Le géant du e-commerce Alibaba s’est lancé en Chine avec son application AutoNavi, et Meituan, son principal concurrent, affiche une activité bien plus diversifiée.

Dernière valorisation : 56 milliards de dollars

Pinterest

Relativement discrète, la firme est sur les rangs pour s’introduire en Bourse. Peu d’informations ont encore filtré sur les motivations de cette introduction, tant la start-up spécialiste du partage d’images a montré ces dernières années son attachement à rester maître de son développement. Après avoir pris son temps pour monétiser son réseau social, le sponsor d’images n’a été introduit qu’en 2014, elle n’a lancé ses premières fonctions de e-commerce qu’en 2015. Son CEO, Ben Silbermann, sera en tout cas bien épaulé pour mener à bien cette opération : Il vient d’embaucher deux anciens responsables des investissements de chez Google et d’Alibaba.

Dernière valorisation : 12,3 milliards de dollars

Slack

Slack développe une messagerie à usage professionnel. Lancée en 2009, elle compte près de 8 millions d’utilisateurs actifs, dont 3 millions de payants, et a attiré quelques beaux noms de l’investissement comme Softbank ou General Atlantic. Aujourd’hui Slack a besoin d’accélérer son développement, alors que la concurrence s’active. Microsoft Teams, son principal concurrent, compte seulement 330 000 utilisateurs, mais est intégré depuis 2017 à Office 365. Slack devra également affronter Google Hangouts, qui a lancé sa messagerie pro en 2018.

Dernière valorisation : 7,1 milliards de dollars

Palantir

La plus sulfureuse des start-up américaines pourrait enfin entrer dans la lumière. Le spécialiste de l’analyse des données sur Internet, qui peut se targuer d’avoir aidé les Etats-Unis à traquer Oussama Ben Laden, a perdu de sa superbe depuis qu’il a été accusé d’aider à ficher les internautes, et à communiquer leurs données aux agences du renseignement, américaines comme françaises. Dirigée par l’investisseur superstar Peter Thiel, réputé proche des Républicains, la société créée en 2004 n’a toujours pas généré un seul dollar de bénéfice. Devant le nombre d’incertitudes, Palantir pourrait repousser à 2020 son introduction.

Dernière valorisation : 20 milliards de dollars

  • Airbnb

Le plus célèbre des sites de location de logements entre particuliers a fait du chemin depuis sa création en 2007. Airbnb propose désormais des locations pour les voyages professionnels, ainsi que divers services, de la séance photo à la visite guidée, pour les touristes du monde entier. Rentable depuis 2017, l’application a généré 2,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires cette même année. Mais le site a besoin de financer la diversification de ses activités, en s’introduisant en bourse. Encore faut-il que son patron, Brian Chesky, qui caressait l’espoir de lancer une compagnie aérienne il n’y a pas si longtemps, décide de mettre entre parenthèses ses rêves de grandeur pour rassurer les marchés. L’introduction pourrait ne pas avoir lieu avant 2020.

Dernière valorisation : 31 milliards de dollars

Florent Detroy (@florentdetroy)

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