L’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (Amrae) réalise depuis 2009 des enquêtes bisannuelles sur l’évolution des métiers du risk management. Décideurs revient sur le baromètre 2022 de ces métiers, qui permet de mieux appréhender l’univers des risk managers.

Qu’est-ce que le métier de risk manager ? D’origine anglo-saxonne, les métiers du risk management s’implantent progressivement en France depuis plusieurs années. De nombreuses dénominations sont utilisées pour évoquer les professionnels du risk management : risk manager, gestionnaire des risques, top risk manager, responsable de la maîtrise des risques ou encore directeur des assurances et prévention… Au fond, existe-t-il une réelle différence entre ces notions? L’enquête de l’Amrae de décembre 2021 permet d’éclaircir ce point : 25 % des 950 adhérents y ont répondu, ce qui représente 236 personnes.

Deux fonctions phares sont identifiées : responsable ERM et responsable assurance et prévention. Le rôle du responsable ERM ? Définir, déployer et animer un dispositif et un réseau de gestion globale des risques, et en établir une cartographie. "C’est le chef d’orchestre de la gestion des risques." Celui du responsable assurance et prévention ? Proposer et piloter des plans d’action de prévention des risques assurables afin, notamment, de réduire l’impact et la fréquence de la sinistralité. Autour de ces deux acteurs gravitent une multitude d’autres personnes dont les missions sont plus spécifiques : responsable contrôle interne, responsable conformité/compliance ou encore responsable crises et continuité, et la liste est longue !

La variété des métiers du risk management dépend de la taille de la structure. Plus de 89 % de ces professionnels appartiennent soit à des "grands comptes" (plus de 1,5 milliard d’euros et plus 5 000 salariés), soit à des ETI (moins de 1,5 milliard d’euros et moins de 5 000 salariés). La fonction n’est peu voire pas représentée dans les PME, les PMI les TPE, le secteur public, les associations et les ONG.

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Le profil type du risk manager

L’étude permet de dessiner un profil type du risk manager. En 2022, 55 % d’entre eux sont des hommes qui sont âgés de plus de 45  ans et sont forts de neuf années d’expérience. Le salaire médian est de 90 000 euros.

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La fonction tend à la parité homme-femme pour ce qui concerne les effectifs : 45 % des risk managers sont des femmes, ce qui représente deux points de plus qu’en 2019. A contrario, l’égalité salariale est encore extrêmement contrastée. En 2022, il existe des écarts de 15 % à 20 % entre le salaire des hommes et celui des femmes.

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L’expérience professionnelle creuse également cet écart entre les juniors et les seniors avec un minimum salarial de 39 000 euros bruts au moment de l’insertion professionnelle contre 250 000 euros en fin de carrière.

Le métier est majoritairement représenté dans le secteur industriel, base historique de la fonction, 30 % des risk managers y exercent. Suivent les domaines de l’assurance, de la réassurance, de la mutuelle, de la prévoyance et du courtage (13 %), puis du transport et de la logistique (10 %) ; la différence est importante. Les secteurs de la banque et de  finances ainsi que du BTP et de l’immobilier sont en forte régression : 11 % en 2019 contre respectivement 3 % et 6 % en 2022. La répartition est fortement inégale sur le territoire. Les sièges sociaux sont majoritairement implantés à Paris, ce qui entraîne une concentration de ces acteurs en île de France : 73 %, contre seulement 24 % en région et 3 % à l’international.

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Leur rôle dans l’entreprise

Avec l’émergence de nouveaux risques, la place du risk manager devient de plus en plus centrale dans l’entreprise. Le métier se développe également sous l’impulsion de nouvelles directives européennes.

Bien que la crise sanitaire ait eu comme conséquence l’augmentation de la sinistralité, seulement un risk manager sur deux considère qu’elle a participé à une plus grande visibilité de la fonction.

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Soixante-dix-neuf pour cent des risk managers considèrent que les risques cyber et IT (incluant les risques data) sont les risques principaux, suivis des risques stratégiques puis des risques réglementaires. Les risques environnementaux, les changements climatiques et les catastrophes naturelles occupent désormais la quatrième position.

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Cette montée en puissance des risques liés au climat ou des risques d’atteinte à l’environnement (selon les rapports du GIEC ou le rapport de Davos) nourrit la volonté des risk managers de développer de nouvelles compétences grâce à des formations complémentaires, notamment en RSE et ESG (Environnement Social Gouvernance). Depuis 2019, les besoins de formation en data et en IT (41 % à 23 %), en juridique et en conformité (33 % à 20 %), ou sur les enjeux de développement personnel (29 % à 19 %) sont en nette diminution.

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Judith Polycarpe

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