«?Nous obtenons nos galons petit à petit?» 
Décideurs. Votre équipe fête son premier anniversaire, quel est votre bilan ?
Jean-Georges Betto. Cette première année a été l’occasion de valider la composition de notre équipe tant sur le plan humain que professionnel et de poursuivre son développement puisque nos collaborateurs sont désormais six, contre deux lors de la création du cabinet. Notre défi pour la suite sera de respecter les fondamentaux de notre structure tout en assurant sa croissance.
Nous tirons des conclusions très positives sur l’activité du cabinet en cette fin de première année : les résultats sont au rendez-vous et nous avons réalisé un chiffre d’affaires largement supérieur à nos prévisions. Au-delà des chiffres, nous avons consolidé et développé notre clientèle et avons été instruits dans de nouveaux dossiers par des clients internationaux dans les secteurs de la défense, de la construction et de l’énergie. Thierry Tomasi et Gaëlle Le Quillec ont traité des contentieux majeurs pour des leaders de l’aviation et des transports, et nous avons remporté un contentieux pour l’un de nos clients dans le secteur de l’armement. Nous avons également obtenu une très bonne sentence dans le match retour des frégates de Taiwan, et deux décisions favorables ainsi qu’une transaction pour un client du secteur aéronautique.
Cette première année a également été marquée par le très bon accueil réservé à l’ouvrage de Christophe Seraglini, tant en France qu’à l’étranger, dont le succès a dépassé nos attentes et suscité un grand intérêt autour de notre cabinet.

Décideurs. L’année a également été marquée par l’affaire Tapie…
Christophe Seraglini. Nous avons été sollicités pour traiter le volet arbitral de ce dossier qui, au-delà des compétences techniques qu’il exige, implique de savoir gérer la communication et de monter au front pour défendre les positions de notre client sur la place publique. Cela met en valeur notre expertise sur des questions juridiques très complexes et valide également notre savoir-faire de communicants dans les situations de crise.

Décideurs. L’arbitrage est très concurrentiel. Pensez-vous avoir trouvé votre place ?
Gaëlle Le Quillec. Nous avons apporté une réponse aux besoins exprimés par le marché, qui est en recherche d’équipes de pointe non grevées par des conflits d’intérêts et avons aussi bénéficié dès l’ouverture du cabinet de la confiance de cabinets leaders qui n’ont pas hésité à nous transmettre d’importants dossiers. De manière générale, le cabinet jouit d’une certaine bienveillance de la part des confrères et de nos clients, notamment grâce à notre positionnement de cabinet boutique.

Décideurs. Parlons d’international, quels sont vos horizons ?
Thierry Tomasi. Le Brésil est un axe de développement important du cabinet qui se concrétise, car nous avons été mandatés pour défendre un des plus grands fonds d’investissement brésilien sur un arbitrage dont l’enjeu est de plusieurs milliards de dollars. Il s’agit
probablement de l’un des dossiers les plus importants, en termes d’enjeu financier, actuellement pendants à la CCI. Il s’agit là d’un bon indicateur de la notoriété du cabinet sur ce marché en pleine expansion.

C.?S. Nous avons noué sur place, avec Thierry Tomasi, de nombreuses relations dont les premiers fruits commencent à apparaître. Il y a une vraie demande d’experts français sur le marché brésilien de l’arbitrage, qui accorde une grande attention à la jurisprudence et à la doctrine de notre pays. J’ai notamment été invité à participer en qualité d’orateur à la conférence annuelle
du Comité brésilien de l’arbitrage (CBAr). Thierry Tomasi parle et plaide en portugais, ce qui représente un atout majeur dans la gestion de nos relations avec nos clients brésiliens et les avocats locaux.

Décideurs. Comptez-vous ouvrir un bureau au Brésil ?
T.?T.
Notre volonté est de tout mettre en œuvre pour assurer note présence sur ce marché, et nous n’excluons aucune éventualité. Pour le moment, nous parvenons à répondre depuis Paris aux besoins exprimés par nos clients implantés ou ayant une activité au Brésil. Nous travaillons avec plusieurs cabinets d’avocats brésiliens, en fonction des problématiques propres à chaque dossier.

Décideurs. Beaucoup d’équipes travaillent avec l’Afrique. Est-ce le cas pour vous ?
J.-G.?B.
De fait, bon nombre de nos dossiers ont un lien avec l’Afrique, notamment dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. À cet égard, nous intervenons notamment sur un dossier important pour la République du Gabon. Ce dossier témoigne d’un mouvement de reprise en main, par certains États, de leurs contrats stratégiques pour les optimiser et ainsi assainir leurs relations avec leurs partenaires privés. L’enjeu de ce dossier dépasse le milliard d’euros. Nous travaillons également pour des investisseurs clés intervenant en Afrique, et nous prenons en compte cette nouvelle donne.

Décideurs. Quelle est la place du droit international dans votre activité ?
G.?Le Q.
Elle est essentielle ; nous mettons très souvent en avant des arguments de droit international privé dans nos écritures. Par ailleurs, Christophe Seraglini a une expertise reconnue en droit international. Il est régulièrement consulté dans ce domaine et invité à participer à des conférences consacrées à ce sujet, comme encore récemment concernant la problématique des class actions et plus précisément leurs effets
et leur éventuelle reconnaissance dans notre système juridique.

Décideurs. Vous intervenez dans des contentieux corporate ?
T.?T.
Nous intervenons régulièrement dans des dossiers de droit des sociétés devant les juridictions étatiques. L’objectif d’équilibre que nous nous étions fixé entre l’arbitrage et le contentieux n’est pas tout à fait atteint. Notre ambition est de traiter, comme nous le faisons en matière d’arbitrage, les contentieux stratégiques des grands groupes français ou étrangers. C’est une confiance qui se mérite, et nous gagnons nos galons petit à petit.

G.?Le Q. De manière générale, nous intervenons dans les contentieux qui impliquent des problématiques contractuelles, industrielles ou de construction, mais aussi dans le cadre de litiges post-acquisitions et les contentieux entre actionnaires. Nous traitons notamment un dossier important pour un leader de l’aéronautique dans ces matières.

Décideurs. Quelle formation dispensez-vous aux jeunes avocats de votre cabinet ?
J.-G.?B.
Notre objectif est que nos collaborateurs acquièrent rapidement une véritable expérience de l’audience, qui est selon nous indispensable à tout jeune praticien de l’arbitrage et du contentieux. En arbitrage, il est fréquent que les collaborateurs les plus jeunes doivent patienter plusieurs années avant de pouvoir participer activement à une audience, ce qui ralentit leur progression et peut freiner leur motivation. Nous les impliquons très tôt dans cette phase de la procédure, par la pratique des examinations et cross examinations. De plus, grâce à notre pratique du contentieux, nos collaborateurs savent qu’ils auront l’occasion de plaider.

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail