« Oui, la société française est plus sereine, plus apaisée qu’il y a un an »
Entretien avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernemen
Décideurs. Le constat de la première année du quinquennat de François Hollande est-il, selon vous, « normal » ?
Najat Vallaud-Belkacem. Le constat, c’est que nous avons en effet tenu l’engagement de rétablir un fonctionnement exemplaire des institutions de la République, mais aussi de retrouver le sens du dialogue avec l’ensemble des acteurs de la société française, notamment les partenaires sociaux.
Le non-cumul des mandats, l’indépendance de la justice, les nominations dans l’audiovisuel public, la transparence de la vie politique, la protection des sources des journalistes sont autant de réformes qui visent à refonder notre démocratie et renouer avec la confiance perdue entre les citoyens et les autorités républicaines. Oui, la société française est plus sereine, plus apaisée qu’il y a un an.
Décideurs. Pensiez-vous que le retour au pouvoir pouvait-être à la fois aussi fastidieux et autant soumis aux critiques ?
N. V.-B. Nous n’avons jamais eu d’illusions sur l’état du pays, et les difficultés qu’il faudrait surmonter pour redresser une économie qui était à l’arrêt depuis cinq ans. Nous savions que les gouvernements précédents n’avaient pas fait les réformes nécessaires, et qu’il nous reviendrait de prendre les décisions difficiles dans un contexte économique et social très dégradé.
Toute la campagne de François Hollande a été marquée par cet esprit de responsabilité. Les priorités de l’action du gouvernement témoignent de cette lucidité: sérieux budgétaire, sécurisation de l’emploi avec la réforme du marché du travail et le pacte de compétitivité. Ce que nous pouvions espérer, c’est sans doute une opposition qui tire le bilan de ses échecs avec plus de modestie et fasse des propositions sur l’essentiel, plutôt que de chercher à créer des divisions inutiles dans la société.
Décideurs. Quelle est votre plus grande fierté ? Et votre plus grand regret ?
N. V.-B. Je suis très fière de l’ensemble de l’action de ce gouvernement depuis un an. Nous avons mené de front beaucoup de réformes essentielles. Bien sûr, l’adoption du mariage pour les couples de même sexe restera un moment de satisfaction intense de cette première année, tant l’engagement tenu est symbolique de la capacité de la gauche à faire progresser le pays vers plus d’égalité. Car je suis fière, surtout, que nous restions fidèles aux engagements pris devant les Français, en affrontant la réalité, mais sans renoncer à rien, dans un état d’esprit très offensif pour renverser le cours de choses.
Le moment n’est pas venu de m’autoriser des regrets alors que je suis totalement mobilisée dans l’action: je veux que chaque minute de responsabilité soit une minute utile pour le pays et tout particulièrement en tant que ministre des Droits des femmes. Je regrette à cet égard que la classe politique ne soit pas plus unie et rassemblée dans le combat face aux inégalités alors que c’est possible, comme ce fut le cas lors du vote de la loi contre le harcèlement.
Décideurs. Que répondez-vous à ceux qui déplorent le manque de synergie de l’exécutif – François Hollande et Jean-Marc Ayrault – qui isole les ministres les uns des autres, comme sous la IVe République ?
N. V.-B. Je ne peux que les inciter à accorder un peu moins d’importance aux petits accrocs qui émaillent la vie politique, et surtout médiatique, pour mieux regarder ce que fait le gouvernement sur le fond des choses. Il y a une forme de paresse à épier sans cesse ce qui relève de l’anecdotique plutôt que de se pencher sur les vrais sujets qui comptent pour le pays et la vie quotidienne des Français. Ils verraient que la cohérence de l’exécutif est sans faille.
Najat Vallaud-Belkacem. Le constat, c’est que nous avons en effet tenu l’engagement de rétablir un fonctionnement exemplaire des institutions de la République, mais aussi de retrouver le sens du dialogue avec l’ensemble des acteurs de la société française, notamment les partenaires sociaux.
Le non-cumul des mandats, l’indépendance de la justice, les nominations dans l’audiovisuel public, la transparence de la vie politique, la protection des sources des journalistes sont autant de réformes qui visent à refonder notre démocratie et renouer avec la confiance perdue entre les citoyens et les autorités républicaines. Oui, la société française est plus sereine, plus apaisée qu’il y a un an.
Décideurs. Pensiez-vous que le retour au pouvoir pouvait-être à la fois aussi fastidieux et autant soumis aux critiques ?
N. V.-B. Nous n’avons jamais eu d’illusions sur l’état du pays, et les difficultés qu’il faudrait surmonter pour redresser une économie qui était à l’arrêt depuis cinq ans. Nous savions que les gouvernements précédents n’avaient pas fait les réformes nécessaires, et qu’il nous reviendrait de prendre les décisions difficiles dans un contexte économique et social très dégradé.
Toute la campagne de François Hollande a été marquée par cet esprit de responsabilité. Les priorités de l’action du gouvernement témoignent de cette lucidité: sérieux budgétaire, sécurisation de l’emploi avec la réforme du marché du travail et le pacte de compétitivité. Ce que nous pouvions espérer, c’est sans doute une opposition qui tire le bilan de ses échecs avec plus de modestie et fasse des propositions sur l’essentiel, plutôt que de chercher à créer des divisions inutiles dans la société.
Décideurs. Quelle est votre plus grande fierté ? Et votre plus grand regret ?
N. V.-B. Je suis très fière de l’ensemble de l’action de ce gouvernement depuis un an. Nous avons mené de front beaucoup de réformes essentielles. Bien sûr, l’adoption du mariage pour les couples de même sexe restera un moment de satisfaction intense de cette première année, tant l’engagement tenu est symbolique de la capacité de la gauche à faire progresser le pays vers plus d’égalité. Car je suis fière, surtout, que nous restions fidèles aux engagements pris devant les Français, en affrontant la réalité, mais sans renoncer à rien, dans un état d’esprit très offensif pour renverser le cours de choses.
Le moment n’est pas venu de m’autoriser des regrets alors que je suis totalement mobilisée dans l’action: je veux que chaque minute de responsabilité soit une minute utile pour le pays et tout particulièrement en tant que ministre des Droits des femmes. Je regrette à cet égard que la classe politique ne soit pas plus unie et rassemblée dans le combat face aux inégalités alors que c’est possible, comme ce fut le cas lors du vote de la loi contre le harcèlement.
Décideurs. Que répondez-vous à ceux qui déplorent le manque de synergie de l’exécutif – François Hollande et Jean-Marc Ayrault – qui isole les ministres les uns des autres, comme sous la IVe République ?
N. V.-B. Je ne peux que les inciter à accorder un peu moins d’importance aux petits accrocs qui émaillent la vie politique, et surtout médiatique, pour mieux regarder ce que fait le gouvernement sur le fond des choses. Il y a une forme de paresse à épier sans cesse ce qui relève de l’anecdotique plutôt que de se pencher sur les vrais sujets qui comptent pour le pays et la vie quotidienne des Français. Ils verraient que la cohérence de l’exécutif est sans faille.