Objectif consolidation en Europe et en Asie
Entretien avec
Martin Lane,
managing partner pour l’Europe,
K&L Gates
«?Les clients, historiques et nouveaux,
du cabinet doivent
pouvoir travailler avec l’ensemble de nos
implantations »
Martin Lane a rejoint K&L Gates lors de la fusion avec la firme britannique, Nicholson Graham Jones, et le cabinet de Pittsburgh Kirkpatrick & Lockhart. Il est aujourd’hui managing partner pour l’Europe au sein de la structure, et associé en charge de la practice corporate and transactional au niveau mondial.
Décideurs : Le développement international de K&L Gates a été fulgurant avec, en 2009, l’ouverture de trois bureaux à Francfort, Dubaï et Singapour ainsi qu’une fusion à Chicago. Le cabinet ne connaît pas la crise ?
Martin Lane : Le bilan 2009 est en effet très positif pour le cabinet. Notre nouveau bureau de Chicago est une belle réussite. Quand d’autres cabinets ont dû ralentir, voire reporter leurs projets de développement, nous nous sommes implantés pour la première fois au Moyen-Orient, nous avons ouvert un second office en Allemagne, et inauguré un 5e bureau en Asie.
Ces choix, certes ambitieux dans le contexte actuel, nous les assumons entièrement. Nous sommes suffisamment robustes pour cela. Pour autant, K&L Gates n’a pas l’intention de planter des drapeaux dans tous les pays. Nous avons scrupuleusement choisi les juridictions dans lesquelles nous voulons travailler, notamment la France et l’Allemagne, où la croissance est au rendez-vous depuis deux ans.
À l’appui de ces différentes opérations (fusion nationale comme pénétration de nouveaux marchés), notre objectif reste celui d’offrir à nos clients une véritable plateforme internationale.
Décideurs : Pouvez-vous revenir sur l’ouverture du bureau parisien de K&L Gates ?
M. L. : Paris est un marché mature où de nombreuses firmes américaines et britanniques sont implantées depuis de nombreuses années déjà. Toutefois, il s’agit d’une place sur laquelle K&L Gates devait être présent en tant que cabinet global.
L’ouverture du bureau est très récente - janvier 2008 - et déjà, le bureau se renforce rapidement. En témoignent les dernières arrivées, comme celles des associés Sabine Konrad et Louis Degos, experts reconnus en contentieux et arbitrage. D’autres recrutements, notamment de partners, sont prévus afin de compléter l’offre de services du cabinet à Paris. Nous réfléchissons ainsi à de nouvelles compétences en droit social, droit fiscal ou encore en IP?/?IT.
Nous espérons réunir dans la capitale française une équipe d’une vingtaine d’avocats d’ici à la fin de l’année, voire début 2010.
Décideurs : Le bureau londonien regroupe près de 150 avocats. Une fusion fait-elle partie des options pour renforcer cet effectif ?
M. L. : Pour une place comme Londres, notre implantation - qui dispose déjà d’une offre full service - peut effectivement être renforcée dans les années à venir. Nous pouvons envisager un bureau de 200 à 300 avocats et pour cela, un rapprochement avec une équipe locale n’est pas exclu.
Londres reste en tout cas un bureau au statut particulier chez K&L Gates : il a marqué le point de départ de l’expansion européenne du cabinet.
Décideurs : Vous êtes un cabinet américain, implanté d’Est en Ouest. New York constitue-t-il une priorité pour le cabinet ?
M. L. : Le marché new-yorkais est très compétitif, mais aussi très dynamique. Il y a toujours des possibilités de croissance, bien qu’il s’agisse souvent de véritables challenges.
K&L Gates n’a pas l’intention de concurrencer les firmes stars de Wall Street, ni d’atteindre un effectif de 500 avocats, mais plutôt de croître tranquillement.
À titre d’exemple, cette année, nous nous sommes particulièrement renforcés dans le domaine des marchés de capitaux.
Décideurs : Quels sont les projets de K&L Gates pour 2010 ?
M. L. : La croissance ne sera pas à chercher du côté du nombre de juridictions couvertes, mais plutôt du côté de la consolidation de nos équipes sur des key locations comme l’Europe et l’Asie. Nous avons la chance, dans nos différents bureaux asiatiques, d’avoir une équipe solide, fortement ancrée et jouissant déjà d’une excellente réputation sur les marchés locaux.
Autre grand chantier au niveau international : nous allons œuvrer pour toujours plus de collaboration entre nos différents bureaux. L’an dernier, notre travail « inter-offices » s’élevait à plus de 20 %. Nous souhaitons que nos clients historiques, notamment les plus importants et les plus récents travaillent avec l’ensemble de nos implantations.