Le financement est devenu prioritaire dans les opérations de M&A
Entretien avec Andrea Bozzi, Managing Director, Credit suisse
Décideurs. Après un début d’année prometteur, le contexte macroéconomique du deuxième semestre semble affecter l’activité M&A. Quel bilan dressez-vous sur les opérations de fusions-acquisitions en 2011 ?
Andrea Bozzi. L’activité M&A du premier semestre a effectivement été assez soutenue, tous segments confondus. Le financement était alors disponible et un nombre important d’opérations de fusions-acquisitions et de capital-investissement se sont naturellement concrétisées. Au début de l’été, l’effondrement des Bourses, dû à la crise des dettes souveraines, conjugué à la réapparition de niveaux de leverage agressifs, ont fortement influencé l’activité de capital-investissement. Côté corporates, les acquéreurs stratégiques restent toujours à l’affût d’opportunités, mais sont freinés par le manque de visibilité sur la profondeur de la crise actuelle. Fort heureusement, et contrairement à 2008, une grande majorité d’entreprises sont donc plus saines financièrement car elles ont abaissé leur point mort et assaini leur bilan. Il n’en demeure pas moins que l’impact de la crise sur l’activité M&A d’ici la fin de l’année reste très difficile à évaluer. L’augmentation du gap de valorisation entre acheteurs et vendeurs ainsi que la difficulté des banques à syndiquer les financements pourraient ralentir l’activité des fusions-acquisitions. Il y a ainsi une cohabitation entre un « macro-scepticisme » et un « micro-optimisme » !
Décideurs. La crise financière de 2009, et plus récemment la crise des dettes souveraines de 2011, ont-elles modifié le paysage concurrentiel du conseil M&A ?
A. B. Le financement étant devenu prioritaire dans les opérations de M&A, chaque acteur s’est donc naturellement repositionné en fonction de ses caractéristiques propres. Certaines banques ont ainsi pensé que leur business model universel répondait parfaitement à ces nouvelles exigences financières. Pourtant, ce sont les entités capables de donner à leur client un point de vue indépendant de tout financement qui ont trouvé une forte légitimité auprès des corporates. De plus, face au législateur qui pourrait renforcer encore plus les exigences de fonds propres, et face aux corporates qui préfèrent avoir recours au marché obligataire plutôt qu’au financement bancaire, comme c’est déjà le cas aux États-Unis, un certain nombre d’institutions financières vont devoir faire un choix dans leur positionnement stratégique.
Andrea Bozzi. L’activité M&A du premier semestre a effectivement été assez soutenue, tous segments confondus. Le financement était alors disponible et un nombre important d’opérations de fusions-acquisitions et de capital-investissement se sont naturellement concrétisées. Au début de l’été, l’effondrement des Bourses, dû à la crise des dettes souveraines, conjugué à la réapparition de niveaux de leverage agressifs, ont fortement influencé l’activité de capital-investissement. Côté corporates, les acquéreurs stratégiques restent toujours à l’affût d’opportunités, mais sont freinés par le manque de visibilité sur la profondeur de la crise actuelle. Fort heureusement, et contrairement à 2008, une grande majorité d’entreprises sont donc plus saines financièrement car elles ont abaissé leur point mort et assaini leur bilan. Il n’en demeure pas moins que l’impact de la crise sur l’activité M&A d’ici la fin de l’année reste très difficile à évaluer. L’augmentation du gap de valorisation entre acheteurs et vendeurs ainsi que la difficulté des banques à syndiquer les financements pourraient ralentir l’activité des fusions-acquisitions. Il y a ainsi une cohabitation entre un « macro-scepticisme » et un « micro-optimisme » !
Décideurs. La crise financière de 2009, et plus récemment la crise des dettes souveraines de 2011, ont-elles modifié le paysage concurrentiel du conseil M&A ?
A. B. Le financement étant devenu prioritaire dans les opérations de M&A, chaque acteur s’est donc naturellement repositionné en fonction de ses caractéristiques propres. Certaines banques ont ainsi pensé que leur business model universel répondait parfaitement à ces nouvelles exigences financières. Pourtant, ce sont les entités capables de donner à leur client un point de vue indépendant de tout financement qui ont trouvé une forte légitimité auprès des corporates. De plus, face au législateur qui pourrait renforcer encore plus les exigences de fonds propres, et face aux corporates qui préfèrent avoir recours au marché obligataire plutôt qu’au financement bancaire, comme c’est déjà le cas aux États-Unis, un certain nombre d’institutions financières vont devoir faire un choix dans leur positionnement stratégique.