Par Maria Ouazzani, psychologue clinicienne. Psya
Les aidants?: entre vie pro/vie perso, quels enjeux pour les entreprises??
Aujourd’hui, les entreprises sont amenées à se préoccuper de plus en plus du bien-être de leurs salariés en situation d’aidant. Si les acteurs des entreprises n'ont à l’heure actuelle aucune obligation d'agir, certaines d’entre elles ont déjà mis en place des dispositifs dédiés pour leurs collaborateurs aidants.
Plusieurs motivations sont au cœur de cette démarche : veiller au bien-être de leurs collaborateurs aidants, participer à une meilleure qualité de vie au travail, promouvoir une solidarité et une responsabilisation sociétale, prévenir les risques - parfois coûteux - tant pour le salarié que pour son entreprise, etc.
Les Aidants ne sont pas toujours identifiables
Un aidant est une personne qui partiellement ou totalement aide un proche dépendant dans sa vie quotidienne à titre non-professionnel. Même s’il reste beaucoup à faire en matière d’aide au regard de la diversité des situations, la prise de conscience des pouvoirs publics, des associations et des entreprises est bien réelle. La population dite des «?aidants?» renvoie à des situations très variées liées à la nature de la dépendance ; dans ce cadre, les aidants ne sont donc pas naturellement «?visibles?», ni toujours «?identifiables?» par les acteurs de santé et de prévention.
En effet, se définir comme un aidant suppose déjà de se considérer comme tel et ce n’est pas toujours le cas. Souvent très engagés auprès de leurs proches, les aidants ont parfois des difficultés à légitimer leurs demandes d’aide tout en réalisant des arbitrages parfois coûteux entre leur vie personnelle, leur vie professionnelle et leur «?vie d’aidant?».
Selon une étude menée par Malakoff Médéric (2012), on estime à 14?% des salariés français les personnes devant combiner leur travail, leur vie personnelle et leur rôle d’aidant auprès de leur proche âgé. Dans une autre étude, la Fondation Novartis (2010) estime pour un aidant à seize jours par an en moyenne le nombre de jours d’absence au travail (arrêt maladie, congés sans solde, temps partiel…).
S’agissant de la sphère professionnelle, les conséquences directes ou indirectes sont de plusieurs ordres : absentéisme, présentéisme, manque de disponibilité, baisse d’investissement, de l’estime de soi, épuisement physique ou moral, problèmes financiers… et enfin, au-delà des aspects négatifs et coûteux pour un aidant et son entreprise, il ne faut pas oublier, ni négliger les aspects positifs pour les aidants à représenter une réelle «?force humaine?», faite de performances individuelles et sociales, où chaque situation d’aidant vient révéler et générer de nouvelles compétences. Sur ce dernier point, encore faut-il bien sûr que les aidants aient pu trouver un équilibre de vie et un accompagnement s’ils en ont un jour ressenti le besoin.
Reconnaître les salariés aidants : un tournant pour les entreprises pionnières
L’entreprise et ses acteurs (direction, ressources humaines, services social ou de santé au travail, management, préventeurs, instances représentatives du personnel…) ont évidemment perçu tous ces enjeux et les besoins associés. Pour y répondre, certaines entreprises ont déjà mené des actions concrètes sur cette question (sensibilisation, formation, accompagnement individuel…).
Pour ces entreprises pionnières, le fait de reconnaître leurs salariés aidants a marqué un tournant dans l’expression de leurs valeurs communes telles que le partage, la solidarité, la responsabilité sociétale ou encore dans l’amélioration de leur politique de qualité de vie au travail notamment sur le point de la conciliation vie professionnelle/vie personnelle.
Un programme de soutien permettant de concilier vie professionnelle et vie privée
Afin d’accompagner ces entreprises, Psya a construit un programme dédié aux aidants familiaux d’un proche âgé dépendant en s’appuyant sur son expérience de plusieurs années dans l’accompagnement psychologique des personnes fragilisées. Pour les équipes de psychologues et d’assistants sociaux, un aidant est celui qui garde avant tout un équilibre entre «?donner de soi?» tout en ayant appris à se préserver.
Cette situation d’aidant - qui par essence suppose des réaménagements - doit pouvoir retrouver une stabilité grâce à un accompagnement visant à prévenir les situations dégradées. Dès lors qu’un aidant a pu être accompagné dans une place respectueuse de ses choix, de ses ressources et de ses aspirations individuelles, aider un proche dépendant devient alors une source d’épanouissement où la découverte de soi et de l’autre prime sur l’isolement et le non-choix.
Le programme de Psya est basé sur un applicatif accessible en ligne qui propose à l’aidant un auto-questionnaire évaluant les aspects relationnels, effectifs et objectifs de sa situation grâce à des questions ciblées. À l’issue du questionnaire, l’aidant accède à un résumé de sa situation et des recommandations en lien avec ses résultats, ainsi qu’à des fiches thématiques.
Si la situation le nécessite, l’aidant a la possibilité d’aller plus loin dans sa démarche en bénéficiant d’un rendez-vous téléphonique avec un psychologue de Psya qui déterminera, selon ses besoins, un plan d’accompagnement personnalisé à la fois psychologique et/ou social. Parallèlement, l’aidant a la possibilité de contacter 24h/24, 7j/7 nos psychologues du Centre d’écoute psychologique.
Aider les aidants suppose ainsi une articulation de chaque acteur et des dispositifs de soutien. Pour l’entreprise et ses dirigeants, faire exister cette question en interne, la légitimer, la porter et proposer des aides personnalisées vient répondre à un réel besoin tout en participant à la prévention du bien-être de leurs collaborateurs, aidants ou potentiellement aidants un jour, et ce dans une démarche plus globale entre qualité de vie au travail et responsabilité sociétale.
Plusieurs motivations sont au cœur de cette démarche : veiller au bien-être de leurs collaborateurs aidants, participer à une meilleure qualité de vie au travail, promouvoir une solidarité et une responsabilisation sociétale, prévenir les risques - parfois coûteux - tant pour le salarié que pour son entreprise, etc.
Les Aidants ne sont pas toujours identifiables
Un aidant est une personne qui partiellement ou totalement aide un proche dépendant dans sa vie quotidienne à titre non-professionnel. Même s’il reste beaucoup à faire en matière d’aide au regard de la diversité des situations, la prise de conscience des pouvoirs publics, des associations et des entreprises est bien réelle. La population dite des «?aidants?» renvoie à des situations très variées liées à la nature de la dépendance ; dans ce cadre, les aidants ne sont donc pas naturellement «?visibles?», ni toujours «?identifiables?» par les acteurs de santé et de prévention.
En effet, se définir comme un aidant suppose déjà de se considérer comme tel et ce n’est pas toujours le cas. Souvent très engagés auprès de leurs proches, les aidants ont parfois des difficultés à légitimer leurs demandes d’aide tout en réalisant des arbitrages parfois coûteux entre leur vie personnelle, leur vie professionnelle et leur «?vie d’aidant?».
Selon une étude menée par Malakoff Médéric (2012), on estime à 14?% des salariés français les personnes devant combiner leur travail, leur vie personnelle et leur rôle d’aidant auprès de leur proche âgé. Dans une autre étude, la Fondation Novartis (2010) estime pour un aidant à seize jours par an en moyenne le nombre de jours d’absence au travail (arrêt maladie, congés sans solde, temps partiel…).
S’agissant de la sphère professionnelle, les conséquences directes ou indirectes sont de plusieurs ordres : absentéisme, présentéisme, manque de disponibilité, baisse d’investissement, de l’estime de soi, épuisement physique ou moral, problèmes financiers… et enfin, au-delà des aspects négatifs et coûteux pour un aidant et son entreprise, il ne faut pas oublier, ni négliger les aspects positifs pour les aidants à représenter une réelle «?force humaine?», faite de performances individuelles et sociales, où chaque situation d’aidant vient révéler et générer de nouvelles compétences. Sur ce dernier point, encore faut-il bien sûr que les aidants aient pu trouver un équilibre de vie et un accompagnement s’ils en ont un jour ressenti le besoin.
Reconnaître les salariés aidants : un tournant pour les entreprises pionnières
L’entreprise et ses acteurs (direction, ressources humaines, services social ou de santé au travail, management, préventeurs, instances représentatives du personnel…) ont évidemment perçu tous ces enjeux et les besoins associés. Pour y répondre, certaines entreprises ont déjà mené des actions concrètes sur cette question (sensibilisation, formation, accompagnement individuel…).
Pour ces entreprises pionnières, le fait de reconnaître leurs salariés aidants a marqué un tournant dans l’expression de leurs valeurs communes telles que le partage, la solidarité, la responsabilité sociétale ou encore dans l’amélioration de leur politique de qualité de vie au travail notamment sur le point de la conciliation vie professionnelle/vie personnelle.
Un programme de soutien permettant de concilier vie professionnelle et vie privée
Afin d’accompagner ces entreprises, Psya a construit un programme dédié aux aidants familiaux d’un proche âgé dépendant en s’appuyant sur son expérience de plusieurs années dans l’accompagnement psychologique des personnes fragilisées. Pour les équipes de psychologues et d’assistants sociaux, un aidant est celui qui garde avant tout un équilibre entre «?donner de soi?» tout en ayant appris à se préserver.
Cette situation d’aidant - qui par essence suppose des réaménagements - doit pouvoir retrouver une stabilité grâce à un accompagnement visant à prévenir les situations dégradées. Dès lors qu’un aidant a pu être accompagné dans une place respectueuse de ses choix, de ses ressources et de ses aspirations individuelles, aider un proche dépendant devient alors une source d’épanouissement où la découverte de soi et de l’autre prime sur l’isolement et le non-choix.
Le programme de Psya est basé sur un applicatif accessible en ligne qui propose à l’aidant un auto-questionnaire évaluant les aspects relationnels, effectifs et objectifs de sa situation grâce à des questions ciblées. À l’issue du questionnaire, l’aidant accède à un résumé de sa situation et des recommandations en lien avec ses résultats, ainsi qu’à des fiches thématiques.
Si la situation le nécessite, l’aidant a la possibilité d’aller plus loin dans sa démarche en bénéficiant d’un rendez-vous téléphonique avec un psychologue de Psya qui déterminera, selon ses besoins, un plan d’accompagnement personnalisé à la fois psychologique et/ou social. Parallèlement, l’aidant a la possibilité de contacter 24h/24, 7j/7 nos psychologues du Centre d’écoute psychologique.
Aider les aidants suppose ainsi une articulation de chaque acteur et des dispositifs de soutien. Pour l’entreprise et ses dirigeants, faire exister cette question en interne, la légitimer, la porter et proposer des aides personnalisées vient répondre à un réel besoin tout en participant à la prévention du bien-être de leurs collaborateurs, aidants ou potentiellement aidants un jour, et ce dans une démarche plus globale entre qualité de vie au travail et responsabilité sociétale.