« Empruntez à des gens qui vous veulent du bien ! »
Décideurs. Racontez-nous les débuts de KissKissBankBank ?
Vincent Ricordeau
. – Montrant une jeune femme qui passe devant lui dans cet open-space du numéro 1 de la cité Paradis – C’est ma femme Ombline qui a eu cette excellente idée ! À l’époque, les maisons de disques françaises avaient transmis un livre blanc sur le peer to peer et nous étions en plein boom de mySpace. Il était tout à fait intéressant de voir comment une communauté pouvait se mettre en place pour aider un artiste. Avec KissKissBankBank nous voulions créer un site où l’artiste puisse monter ses projets en direct avec sa propre communauté. KissKissBankBank défend une logique de mécénat : les artistes y présentent leur projet et la somme dont ils ont besoin pour le mener à bien. Nous voulions être totalement dédiés à la créativité et l’innovation. Avec la complicité et l’aide d’Adrien Aumont, le cousin d’Ombline, nous nous sommes lancés dans l’aventure.

Décideurs. On ne présente plus votre concept de plate-forme de crowdfunding collaboratif, en revanche il y a des « petits nouveaux » ?
V.R.
Tout à fait ! Hello Merci a été lancé en 2013. Il s’agit d’une plate-forme de prêts solidaires entre particuliers vous permettant de collecter des fonds pour réaliser vos projets et qui vous accompagne dans vos collectes de fonds pour vos initiatives individuelles ou collectives : financement d’études, de formations, lancements d’activités, de projets d’intérêt général, ou simplement besoins de trésorerie momentanés. Plus concrètement, vous avez trouvé un travail à Rio, une opportunité en or ! Cependant il faut acheter le billet, trouver un appartement… Vous pouvez aller voir une banque qui vous prêtera 2 500 euros minimum avec un taux d’intérêt exorbitant et surtout des pénalités de retard si vous ne remboursez pas ! Je ne vous fais pas un tableau noir c’est la réalité. Heureusement, c’est terminé, désormais sur Hello Merci vous pouvez emprunter à des gens qui vous veulent du bien ! Le dernier né est Lendopolis, une plate-forme de financement participatif des PME françaises.
Aujourd’hui, les banques prêtent peu à ces entreprises « trop jeunes, trop petites, pas assez rentables… » qui incarnent pourtant le futur. Dans l’esprit de KissKissBankBank nous avons créé un site internet qui permet aux citoyens d’investir dans l’économie réelle. Finalement, une « économie dont vous êtes le héros » !

Décideurs. Vous avez des concurrents en France et non des moindres ! Comment vous distinguez-vous ?
V.R.
KissKissBankBank propose trois plates-formes et différentes manières d’appréhender les marchés. Nous travaillons main dans la main avec des acteurs clés à l’image de MK2, le festival d’Avignon, la Banque postale ou encore la Chambre de commerce… Nous sommes proches des écosystèmes et des autres acteurs de notre secteur.

Décideurs. Que vous inspire l’arrivée de Kickstarter en France ?
V.R.
Les gros projets seront présentés sur KickStarters comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Le leader américain a fait le choix de la volumétrie alors que nous avons privilégié la proximité. Ils n’ont pas ouvert de bureaux parisiens, seul un site internet français a été inauguré. Depuis sa création en 2010, KissKissBankBank a récolté 33 951 704 euros. Notre plate-forme a financé plus de 13 000 projets et a réussi à s’imposer comme l’une des références dans l’Hexagone, en ne prélevant que 5 % de commission. Aujourd’hui, nous avons une réelle expertise sur les projets culturels et artistiques. Par ailleurs, comme nous l’évoquions précédemment, KissKissBankBank se diversifie en fondant d’autres plates-formes de prêt participatif (Hello Merci et Lendopolis).


Propos recueillis par Camille Drieu 

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