Nul n’échappe à la mode, pas même le monde de la finance. En période de croissance, tous les yeux, gourmands, se tournent ve les fusio et acquisitio. Les opératio sont presque autant suivies et commentées que les matches de l’équipe de France de football.

Nul n’échappe à la mode, pas même le monde de la finance. En période de croissance, tous les yeux, gourmands, se tournent vers les fusions et acquisitions. Les opérations sont presque autant suivies et commentées que les matches de l’équipe de France de football. Lorsque l’argent coule à flot, les LBO s’arrachent et osent des leviers toujours plus hauts, des montages avant-gardistes.
Puis arrive la crise et son lot de difficultés. Qu’à cela ne tienne : la vieille collection est remisée au placard, et le monde financier s’habille aux couleurs de la restructuration. Les équipes sont transférées d’un département à l’autre et prennent possession du terrain, certains que les dossiers afflueront.


Maître Renard par l’odeur alléchée

Bien que 2008 ait été un grand cru pour la restructuration, plus 2009 avance et plus le fût se vide. Pourtant la crise bat encore son plein. Du côté des restructureurs, on s’interroge : où sont les dossiers ? Comme le renard de La Fontaine, ils attendent sous l’arbre, museau grand ouvert, que le camembert tombe. Mais si les entreprises plient, elles rompent peu, ou trop tard. Soutenues par l’injection d’argent public (Oséo, Médiation du crédit, FSI), certaines parviennent à trouver, en elles ou en externe, les ressources pour maintenir la tête hors de l’eau ; en attendant la reprise. D'autres atteignent le point de non-retour de la liquidation. Dans les deux cas, pas de travail pour les conseils.


Quand la restructuration fait boum

D’après les spécialistes pourtant, rien n’est perdu. Le sabotage de la fragile reprise par la vague d’austérité publique et l’épuisement des dernières ressources des entreprises devrait provoquer un afflux massif de nouveaux dossiers. Tous pourtant ne seront pas récupérables, car en matière de restructuration, la prévention est souvent gage de succès. Arrivés trop tard dans les mains des spécialistes ou des fonds, les entreprises n’offrent plus toujours matière au redressement. Et lorsqu’elles l’offrent, les compétences d’acteurs expérimentés sont nécessaires pour les traiter. Loin du dépôt de bilan, la restructuration pourrait donc connaître dans l’année à venir un regain d’activité, qui pourtant ne profitera cependant qu’aux acteurs réellement compétents.

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail