Une question à Grégory Gazagne, Directeur général France et Europe du Sud, Criteo

Décideurs. Criteo a connu une croissance fulgurante en quelques années, sur quels éléments s’appuie votre succès ?

Grégory Gazagne. Depuis le lancement fin 2008, la croissance est forte, la profitabilité est atteinte dès juillet 2009. De 30 personnes fin 2008, Criteo passe à 600 en 2012. Nous sommes à présent dans 30 pays dans le monde à travers 15 bureaux. Si le siège est à Paris, 80 % de notre chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger. L’entreprise a toujours été pensée pour être internationale. Nous partons du principe que toute technologie développée doit être scalable, c'est-à-dire réplicable partout. La R&D et l’innovation sont au centre de notre entreprise, par la confection de moteurs ultra puissants d’analyse de données. Ces moteurs ont permis de rendre la publicité display aussi performante que le search, grâce à l’amélioration de l’analyse du surf de l’internaute et à l’ultraciblage de la publicité.

Nos premières années, dès début 2009, ont été marquées par notre volonté de développement sur les marchés anglo-saxons, leaders de la publicité Web. Pour gagner en crédibilité sur ces marchés, nous avons communiqué sur la délocalisation du siège à Palo Alto, et ouvert notre capital à Bessemer Capital, pour ne pas être réduits à un statut de Frenchies. Le siège a été rapatrié à Paris en 2012 avec les dirigeants, le centre de R&D y étant basé. Il rassemblera, fin 2012, 300 ingénieurs développeurs. Nous avons recruté 250 personnes en 2011, visons d’en recruter encore 250 en 2012, dont la moitié à Paris. Attirer des talents de haut vol, notamment parmi les développeurs, n’est pas chose aisée. Nous misons sur la culture d’entreprise comme avantage concurrentiel à l’embauche, face à la concurrence, entre autres, de Microsoft et de son centre de recherche basé à Issy-les-Moulineaux. Nous pensons que le cadre de travail et la culture influent beaucoup sur le développement de l’entreprise.