Pour la première fois depuis le conflit qui a opposé en septembre dernier les syndicats des pilotes à la direction, le patron du groupe Air France-KLM prend officiellement la parole.
Alexandre de Juniac réaffirme sa détermination
Alors que les 3 800 pilotes d’Air France ont été appelés depuis le 14 novembre dernier à se prononcer par référendum sur les modalités de leur détachement et plus généralement sur Transavia France, Alexandre de Juniac donnait ce 18 novembre une conférence de presse officielle sur l’avenir d’Air France-KLM. Objectif : éclaircir les zones d’ombre depuis la fin de la grève la plus longue (quatorze jours) et la plus coûteuse (un demi-milliard d’euros) de l’histoire de la compagnie. « En termes de redressement des comptes, ce conflit nous a fait perdre un an », a immédiatement confessé le P-DG après avoir signifié l’amélioration de la position compétitive d’Air France. « Singapore Airlines est pour moi une référence et nous sommes revenus au même niveau de standard », s’est-il félicité.
« Les embryons de coopération scellés avec China Eastern et China Southern ne sont pas suffisants »
Alexandre de Juniac a un plan d’attaque pour son groupe qu’il décrit comme « un géant mondial à fort ancrage européen ». Annoncé en septembre dernier, Perform 2020 vise un double objectif de croissance et de compétitivité. Et pour satisfaire à cette feuille de route, le patron d’Air France entend bien développer le long-courrier en s’appuyant sur un solide réseau de partenaires. « Notre flanc ouest est couvert grâce à nos alliances avec Delta et GOL [compagnie aérienne brésilienne] », déclare celui dont la vision stratégique est désormais « looking east ». Avec près de 600 millions de passagers à conquérir, le marché asiatique est de loin celui qui se développe le plus rapidement. « Les embryons de coopération scellés avec China Eastern et China Southern ne sont pas suffisants », a indiqué M. de Juniac. Le dirigeant ambitionne de dupliquer en Asie et au Moyen-Orient le modèle de joint-venture conclut en 2009 et renouvelé en 2012 avec Delta Air Lines dont il a salué « la profitabilité à deux chiffres ».
« Une solution FIT : from Europe, in Europe, to Europe »
Si le rayonnement international de la compagnie française passe par la mise en place d’alliances stratégiques, en Europe, le P-DG entend surtout renforcer les hubs d'Amsterdam-Schiphol et de Paris-CDG avec une offre low cost conséquente. Alexandre de Juniac ne le sait que trop bien : « Si le point à point nous échappe, nous ne pouvons pas prétendre être un acteur en Europe », martèle-t-il, conscient de la nécessité d'établir « une solution FIT : from Europe, in Europe, to Europe ». Fort de ce constat, M. de Juniac a réaffirmé sa détermination à s’appuyer sur sa filiale low cost Transavia France dont la flotte, actuellement limitée à quatorze avions, pourrait monter à quarante au départ de l’aéroport d’Orly. Le patron de la compagnie n’exclut pas à moyen terme « une acquisition » même si, précise-t-il, « pour l’instant le bilan financier du groupe Air France-KLM ne permet pas d’envisager un tel scénario ».
Avancer ses pions sur l’échiquier français du low cost
La grève - sans compter la conjoncture économique - a, en effet, laissé des traces pour le numéro deux européen du transport aérien derrière Lufthansa. Fin octobre, les pertes ont été estimées à 500 millions d’euros pour 2014 et l’avenir de la compagnie se jouera en grande partie le 3 décembre prochain, date à laquelle seront connus les résultats du référendum des pilotes d’Air France sur le projet d’accord régissant Transavia France. En attendant de pouvoir avancer ses pions sur l’échiquier français du low cost, M. de Juniac n’exclut pas dans un futur très proche de remettre le projet Transavia Europe sur la table. Car comme il le déclarait ce 18 novembre à l’European American Press Club : « C'est un excellent projet de consolidation. »
Émilie Vidaud
« Les embryons de coopération scellés avec China Eastern et China Southern ne sont pas suffisants »
Alexandre de Juniac a un plan d’attaque pour son groupe qu’il décrit comme « un géant mondial à fort ancrage européen ». Annoncé en septembre dernier, Perform 2020 vise un double objectif de croissance et de compétitivité. Et pour satisfaire à cette feuille de route, le patron d’Air France entend bien développer le long-courrier en s’appuyant sur un solide réseau de partenaires. « Notre flanc ouest est couvert grâce à nos alliances avec Delta et GOL [compagnie aérienne brésilienne] », déclare celui dont la vision stratégique est désormais « looking east ». Avec près de 600 millions de passagers à conquérir, le marché asiatique est de loin celui qui se développe le plus rapidement. « Les embryons de coopération scellés avec China Eastern et China Southern ne sont pas suffisants », a indiqué M. de Juniac. Le dirigeant ambitionne de dupliquer en Asie et au Moyen-Orient le modèle de joint-venture conclut en 2009 et renouvelé en 2012 avec Delta Air Lines dont il a salué « la profitabilité à deux chiffres ».
« Une solution FIT : from Europe, in Europe, to Europe »
Si le rayonnement international de la compagnie française passe par la mise en place d’alliances stratégiques, en Europe, le P-DG entend surtout renforcer les hubs d'Amsterdam-Schiphol et de Paris-CDG avec une offre low cost conséquente. Alexandre de Juniac ne le sait que trop bien : « Si le point à point nous échappe, nous ne pouvons pas prétendre être un acteur en Europe », martèle-t-il, conscient de la nécessité d'établir « une solution FIT : from Europe, in Europe, to Europe ». Fort de ce constat, M. de Juniac a réaffirmé sa détermination à s’appuyer sur sa filiale low cost Transavia France dont la flotte, actuellement limitée à quatorze avions, pourrait monter à quarante au départ de l’aéroport d’Orly. Le patron de la compagnie n’exclut pas à moyen terme « une acquisition » même si, précise-t-il, « pour l’instant le bilan financier du groupe Air France-KLM ne permet pas d’envisager un tel scénario ».
Avancer ses pions sur l’échiquier français du low cost
La grève - sans compter la conjoncture économique - a, en effet, laissé des traces pour le numéro deux européen du transport aérien derrière Lufthansa. Fin octobre, les pertes ont été estimées à 500 millions d’euros pour 2014 et l’avenir de la compagnie se jouera en grande partie le 3 décembre prochain, date à laquelle seront connus les résultats du référendum des pilotes d’Air France sur le projet d’accord régissant Transavia France. En attendant de pouvoir avancer ses pions sur l’échiquier français du low cost, M. de Juniac n’exclut pas dans un futur très proche de remettre le projet Transavia Europe sur la table. Car comme il le déclarait ce 18 novembre à l’European American Press Club : « C'est un excellent projet de consolidation. »
Émilie Vidaud