La place des femmes dans la société
En 2015, tous temps de travail confondus, l’écart de salaires dans le secteur privé entre les hommes et les femmes était de 24 %. En prenant en compte l’expérience et le poste, la différence tombe néanmoins à 9 %. En effet, bien qu’elles soient plus nombreuses à être qualifiées, elles occupent moins de postes importants. Autre fait marquant de l’étude Insee, les inégalités salariales augmentent avec les responsabilités. Une femme cadre est rémunérée en moyenne 19,8 % de moins que son homologue masculin, quand une employée gagne 7,7 % de moins par rapport à un employé. Des écarts de salaires qui ont un impact direct sur le niveau de vie à la retraite. En 2014, le montant moyen des pensions était ainsi de 932 euros pour les femmes et de 1 603 euros pour les hommes.
Des entreprises peu réceptives
En mettant en place en 2012 le premier gouvernement paritaire avec un ministère dédié aux droits des femmes, François Hollande a fait de la lutte contre les inégalités homme-femme une priorité. En août 2014, il instaure donc une loi permettant de passer d’une égalité de droits à une égalité de fait, alourdissant les sanctions financières à l’encontre des entreprises qui ne respecteraient pas l’égalité salariale. Une mesure qui devrait porter ses fruits d’ici à 2020.
En attendant, les entreprises semblent bien décidées à maintenir les inégalités. Si l’on regarde la situation au niveau des entreprises du CAC 40, cela en est même inquiétant. Seulement douze sociétés respectent le taux de 40 % de femmes au sein du conseil d’administration exigé par la loi Copé-Zimmermann de 2011. En moyenne, ce taux n’est que de 34 %. Il semble que de nombreux groupes préfèrent payer l’amende, applicable à partir du 1er janvier 2017. Dans les conseils d’administration du SBF 120, la situation est encore plus préoccupante. En 2013, un petit 6 % des présidents et quelque 32 % des membres étaient des femmes. Autre domaine où les femmes peinent à s’imposer : l’entrepreneuriat. 62 % des entrepreneurs sont des hommes.
Statu quo politique
Si les politiques affirment faire de la lutte contre les inégalités homme-femme une priorité, ils sont loin de montrer l’exemple en la matière. Depuis les dernières élections législatives de 2012, on ne compte que 26,9 % de femmes à l’Assemblée nationale, même si c’est mieux qu’en 2007 quand elles n’étaient que 18,5 %. Au Sénat, le constat est le même avec, en 2013, seulement 25 % de sénatrices. La situation est encore plus affligeante au niveau local. Aux dernières élections, on atteignait péniblement 7,7 % de présidentes de conseils régionaux. Un chiffre qui n’a pas évolué depuis 2011. Du côté des maires, on ne recense que 16 % de femmes en 2014, contre 14 % en 2008.
L’écart entre le pourcentage de femmes qui se présentent aux élections et la part d’élues semble indiquer que les électeurs des deux sexes rechignent encore à confier le pouvoir à des femmes. Un phénomène que l’on retrouve dans les médias. Selon le dernier rapport publié par le CSA, 83 % des experts invités à la télévision en 2015 étaient des hommes. C’est donc aussi dans la sphère privée et dans les schémas sociologiques que la question des inégalités doit trouver ses solutions.
Des mentalités à changer
Si les femmes passent moins de temps aux tâches ménagères, ce n’est pas parce que les hommes les aident plus mais par efficacité ! Ainsi, le temps passé par monsieur aux tâches ménagères est resté stable (de 9 % à 8 % de 1986 à 2010). Selon l’Insee, l’écart du temps dédié aux corvées domestiques s’est réduit de 40 % depuis 1986. Malgré cette évolution positive, les hommes consacrent toujours 1h48 de moins aux tâches ménagères. Autre domaine où les inégalités demeurent très fortes, l’éducation des enfants. En 2014, le taux d’activité professionnelle des femmes avec deux enfants en bas âge était de 66 %, contre 97 % pour les hommes. Avec la crise, la situation s’est dégradée puisque ce taux s’élevait à 74 % en 2010. Une tendance qui ne devrait pas aider à changer les mentalités.