Pour le secrétaire général du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), l’État accompagne les entreprises en difficulté et redonne de la compétitivité comme avec le CICE.

Décideurs. Le Ciri a été moins sollicité en 2014 et 2015. Peut-on y voir un signe de reprise pour les entreprises ?

Thomas Revial. L’année 2015 a effectivement connu un mouvement de normalisation avec des dossiers moins nombreux. Il faut toutefois rester prudent sur les conclusions que nous pouvons en tirer. Compte tenu de notre champ d’intervention réservé aux entreprises de plus de 400 salariés, le Ciri s’occupe de quarante à cinquante dossiers par an, ce qui ne permet pas forcément d’avoir un échantillon représentatif de l’économie en général. Mais l’environnement s’améliore, au niveau de l’accès aux liquidités et d’une prise en charge plus en amont des difficultés. Certaines des entreprises confrontées à des difficultés économiques ont pu se refinancer plus facilement. La politique du gouvernement en matière de compétitivité, notamment avec le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), a ensuite pu avoir un impact positif sur certaines entreprises. Sans oublier le contexte économique, avec les baisses du prix du pétrole et de l’euro, qui ont contribué à aider les entreprises exportatrices.

 

Décideurs. Comment arbitrez-vous entre compétitivité et sauvegarde de l’emploi ?

T. R. Ce n’est pas l’État qui décide à la place des entreprises, de leurs dirigeants et de leurs actionnaires. Notre objectif est toujours de contribuer à trouver une solution permettant d’assurer la pérennité de l’activité économique et de l’emploi. Pour cela, il faut que le modèle économique de l’entreprise soit durablement viable, ce qui peut malheureusement nécessiter des restructurations avec des suppressions d’emplois, voire des fermetures de sites. Nous veillons bien entendu à ce que leur niveau soit cohérent avec le plan de l’entreprise, mais les différer ou les refuser ne serait pas efficace pour l’emploi sur le long terme. Une attention particulière est bien sûr portée aux activités délocalisables, pour lesquelles des fermetures de sites peuvent conduire à des pertes de savoir-faire et de propriété intellectuelle, qui peuvent être difficilement réversibles.

Propos recuellis par Fabien Nizon

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail