Rania Belkahia (Afrimarket) : « Notre souhait est de faciliter la vie quotidienne des utilisateurs »
Décideurs. Nouveau venu dans le secteur du transfert d’argent vers l’Afrique, vous proposez à la diaspora, à la différence de vos concurrents, un modèle qui n’est pas cash-to-cash mais « cash-to-goods » : expliquez-nous de quoi il s’agit.
Rania Belkahia. Les mastodontes tels que MoneyGram et Western Union se partagent encore 75 % du marché alors qu’ils proposent des commissions élevées pour transférer de l’argent vers le continent africain, de l’ordre de 12 %. Avec un secteur du transfert d’argent traditionnel peu innovant, nous nous sommes positionnés comme un substitut sur ce marché.
Nous avons d’abord proposé une plate-forme de e-commerce en Afrique de l’Ouest exclusivement dédiée à la diaspora. À défaut d’envoyer de l’argent, nous leur proposons d’acheter directement des biens pour leurs proches en Afrique. Pourquoi ? Les études le montrent, les envoyeurs souhaitent contrôler les fonds envoyés, qui sont essentiellement destinés à subvenir aux besoins courants de leurs proches. Notre souhait est de faciliter la vie quotidienne des utilisateurs en leur garantissant que le bénéficiaire en Afrique est bien livré des produits choisis par son parent en Europe, en plus de proposer un service à moindre coût avec une commission largement inférieure à celle proposée par les concurrents (de l’ordre de 5%).
Puis nous avons ouvert notre offre également aux clients locaux, demandeurs de ce genre de service. En effet, l’émergence de la classe moyenne africaine, fait naître une réelle opportunité de marché pour les acteurs du e-commerce. En effet, il est désormais possible pour les clients en Afrique, de se faire livrer chez eux l’une des 10 000 références de notre plate-forme en moins de 5 jours.
Décideurs. Orange a récemment pris une participation…
R. B. Début 2015, nous avons finalisé notre deuxième levée de fonds de 2,5 millions d’euros avec une prise de participation du groupe Orange notamment. Il existe des synergies fortes entre nos deux sociétés, que ce soit au niveau de la couverture géographique européenne ou africaine.
Nous avions préalablement réalisé une première levée de fonds en 2013 afin de valider le modèle auprès de plusieurs business angels comme Xavier Niel et Jacques-Antoine Granjon.
Décideurs. Sur quels critères sélectionnez-vous les partenaires d’Afrimarket et quelles garanties offrez-vous aux consommateurs ?
R. B. Des contraintes réglementaires fortes ont été mises en place pour que les partenaires soient éligibles à la solution. Puis nous avons mis en place des critères qualitatifs stricts afin de n’intégrer dans le réseau que des affiliés de qualité et des produits garantis. Nous sommes ainsi garants de la qualité de nos produits envers nos clients.
E.S.