Partner spécialisé en régulation financière au sein du cabinet anglo-saxon Hogan Lovells, Jeffrey Greenbaum voit dans le Brexit une source d’incertitude et de risque accru qui, à terme, ne pourra qu’affecter lourdement les relations des entreprises européennes avec leurs homologues britanniques.

Décideurs. Quelle est votre réaction sur cette issue du reférendum ?

Jeffrey Greenbaum. Ce vote est un véritable choc. J’y vois un événement appelé à être extrêmement disruptif. Un véritable Big Bang dans l’histoire des institutions financières européennes. Bien sûr il est impossible à ce stade de dire quelle sera sa portée exacte, à quel point il bousculera les équilibres en place mais on sait que cet impact sera majeur et ses effets multiples, à la fois en ce qui concerne les régulations et dans la manière dont les entreprises européennes vont envisager l’avenir de leur relation avec les sociétés britanniques.  

 

Décideurs. Quel sera l’impact immédiat du Brexit sur la vie financière ?

J.G. Je ne pense pas qu’il faille s’attendre à un changement immédiatement perceptible en ce qui concerne les régulations financières elles-mêmes ; Les modifier prendra du temps – il y aura des consultations, des propositions… - et cela pourrait signifier que, dans le domaine de la régulation, il y aura peu de changement apparent avant deux ans. En revanche, il y a fort à parier que les marchés n’attendront pas un tel délai pour réagir.

 

Décideurs. Et à terme, à quel type de réaction faut-il s’attendre ?

J.G. Le Brexit crée une source d’incertitude considérable sur toutes les questions de régulations et donc, sur les contrats en cours, les accords financiers, etc. Cela va évidemment inquiéter bon nombre d’entreprises et d’institutions traitant, à l’heure actuelle, avec des homologues britanniques.

Il est probable qu’elles remettent en question les contrats les liant aujourd’hui avec des entités britanniques. Par ailleurs, les évolutions réglementaires attendues sur le plan financier et économique pourraient déboucher sur le transfert de certains de leurs employés aujourd’hui en poste au sein d’institutions financières en Grande-Bretagne vers d’autres pays au sein de l’Union européenne. Ceci dans un souci de visibilité et de sécurité parfaitement compréhensible. Le Brexit a créée du risque et tous les partenaires des institutions britanniques vont désormais être emmenés à réévaluer ce risque.

 

Propos recueillis par Caroline Castets

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