Désormais première place financière africaine selon le Global Financial Centers Index, Casablanca Finance City (CFC) fait beaucoup parler d’elle. Un grand courtier anglais a récemment rejoint le hub et de grands noms y sont régulièrement associés depuis sa création. Quels sont ses objectifs ? Quels acteurs financiers sont déjà présents au Maroc ? Les réponses de Saïd Ibrahimi, Directeur Général de la Casablanca Finance City Authority, autorité chargée du pilotage et de la promotion institutionnelle de CFC.

Décideurs. Quelle est la genèse de Casablanca Finance City ?

 

Saïd Ibrahimi. L’idée du développement d’un centre financier au Maroc est née du constat suivant : d’une part l’Afrique regorge d’opportunités et de ressources mais présente une forte fragmentation économique qui constitue un réel obstacle pour les investisseurs internationaux. Par ailleurs, le continent disposait en 2010 uniquement des centres financiers de Johannesburg et Maurice, ce qui était indéniablement insuffisant pour accompagner son développement économique et répondre à ses besoins de financement.

 

D’autre part, le Maroc qui jouissait déjà d’une position historique de hub vers la région, grâce notamment à sa position géographique unique, sa stabilité politique et macroéconomique et son excellente infrastructure, était naturellement bien positionné pour répondre à ce besoin de centre financier panafricain.

 

C’est dans ce contexte, et sous l’impulsion de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, qu’a vu le jour en 2010 Casablanca Finance City (CFC) en tant que place financière à vocation panafricaine. CFC est née d’une volonté forte : celle d’offrir aux investisseurs internationaux et grands acteurs de l’économie mondiale un point d’entrée stable et pérenne vers les économies africaines et une plateforme d’investissement aux meilleurs standards qui favorise leurs investissements et leurs activités dans la région d’Afrique du nord et de l’ouest.

 

Décideurs. Quels sont les prérequis pour bénéficier du label CFC et à quoi donne-t-il droit ?

 

S. I. J’aimerais tout d’abord rappeler que le « statut CFC » est un label créé par voie légale. La loi relative au statut CFC définit ses critères d’éligibilité ainsi que les quatre catégories de structures pouvant y prétendre : les institutions financières, les prestataires de services professionnels, les sièges régionaux des multinationales et les sociétés holdings. D’autres conditions relatives à la nature des activités et services fournis par chacune de ces catégories sont explicitées dans la loi et son décret d’application. En plus des prérequis d’ordre légal, la vocation africaine est une condition sine qua none pour faire partie de CFC.

 

Concernant la proposition de valeur du statut CFC, ce dernier offre trois catégories d’avantages : des facilités de doing business, des facilités en termes de réglementation de change et des incitations fiscales. Un autre avantage de s’installer à CFC est de faire partie d’un écosystème d’acteurs internationaux et africains qui compte tous les services financiers et professionnels nécessaires à l’accompagnement des investisseurs et multinationales dans leurs projets d’investissement en Afrique, et ayant une forte expertise et connaissance des marchés africains.

 

Décideurs. Quel bilan feriez-vous de CFC depuis sa création?

 

S. I.  Le bilan de tout centre financier se mesure d’abord par la densité et la qualité de son écosystème, qui ne sont in fine que les reflets de sa compétitivité. A ce titre, nous sommes fiers de compter, 4 ans après l'octroi du 1er statut, une centaine (100) d’acteurs internationaux et africains prestigieux utilisant CFC comme base pour leurs activités et investissements en Afrique. A titre d’exemple, je peux citer Africa 50, Bank of China, BNP Paribas, UBI-BANCA, The Boston Consulting Group, Baker & Mckenzie, Clifford Chance, Deloitte, Huawei, Accor, Ford et Mastercard. A noter également qu’au titre de l’année 2015, les activités et investissements des entreprises CFC ont représenté 38% de l’investissement global du Maroc en Afrique.

 

Sur le plan institutionnel, CFC s’est construit un nom et une marque solides, visibles et reconnues, et est aujourd’hui un acteur reconnu et incontournable du paysage financier et institutionnel aussi bien international qu’africain. CFC a aussi réussi le pari de se positionner sur l’échiquier des centres financiers mondiaux, via son entrée en 2014 dans l’indice Global Financial Centre Index (GFCI), et son classement récent dans le même indice comme premier centre financier africain et 33ième mondial.

 

E.S. 

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