Florence Schreiber (Dalkia) : « Diffuser une culture de la sécurité »
Décideurs. Quels sont vos chantiers prioritaires ?
Florence Schreiber. La sécurité est la première des priorités. À mon arrivée chez Dalkia, j’ai constaté que les résultats en la matière marquaient une stagnation. Si un salarié restait chez nous toute sa carrière, il était sûr d’avoir un accident du travail… J’ai donc voulu m’attaquer à ce sujet avec une ligne directrice : développer une culture de la sécurité. C’est un état d’esprit de rigueur et de respect de l’autre qui doit être diffusé. Cela doit devenir naturel. Ce travail porte ses fruits grâce à l’implication de tous les métiers. Les résultats sont là : depuis 2008, nous avons réussi à diviser par trois le taux de fréquence des accidents du travail.
Comment diffuser cette culture de la sécurité ?
On le fait de plus en plus par le numérique. Par exemple, nous avons mis en place début 2016 une application mobile appelée « Échappées belles ». Grâce à cet outil, un technicien qui détecte une zone à risques peut très simplement envoyer une alerte. Cette application est un franc succès. Nous avons eu plus de 3 000 remontées en six mois. Cela révèle que les salariés deviennent acteurs de ce sujet. Parallèlement, nous insistons sur la question de la sécurité dans le cadre des actions de formation, auprès des managers notamment. Plus de mille managers sont formés par an sur ce thème.
S’agissant de la formation justement, pourriez-vous nous parler du campus Dalkia ?
La formation est un élément essentiel chez Dalkia : son budget représente 3,6 % de la masse salariale. Le campus est le bras armé du développement des compétences de l’entreprise. Il est appelé à délivrer des formations à l’ensemble de nos salariés, toutes régions confondues, y compris à ceux qui sont localisés à l’international. Les formations sont théoriques mais également très pratiques. Nous avons par exemple des salles de formation propres au domaine du nucléaire. Le campus est donc également une vitrine de nos métiers et, enfin, un facteur d’intégration dans le groupe car le personnel EDF peut venir s’y former.
« Nos techniciens sont des cols-bleus engagés, modernes et numériques »
Comment les métiers de Dalkia évoluent-ils ?
Il y a deux grandes évolutions : le numérique, dont on ne mesure pas encore tous les impacts, et la relation client. Nos techniciens sont au contact des clients, ils en sont les premiers interlocuteurs. Ils n’accomplissent pas un métier de technicien pur mais un métier de services car le client est devenu de plus en plus exigeant. Ce sont des cols-bleus, certes, mais des cols-bleus engagés, modernes et numériques.
Comment Dalkia conçoit-elle son lien avec les territoires ?
Les territoires sont vraiment dans l’ADN de Dalkia dans la mesure où nos clients sont souvent des collectivités locales et territoriales. Nous avons également beaucoup de clients dans les domaines de la santé et de l’éducation. Notre engagement se fait autour de l’économie d’énergie et des énergies renouvelables. Nous menons également beaucoup d’actions de solidarité. Nous souscrivons par exemple au fonds Agir pour l’emploi qui permet de financer des projets créateurs d’emplois. Et puis notre campus, situé dans la région de Lille, accueille un centre de formation des apprentis, en partenariat avec la Région. L’alternance et l’apprentissage sont d’importants vecteurs d’intégration au sein de la région.
Propos recuillis par Marie-Hélène Brissot