Salima Bakouchi (HB Law Firm) : « À l’affût des exigences en matière de standards internationaux »
Décideurs. Comment définiriez-vous la culture du cabinet ?
Salima Bakouchi. Notre cabinet se veut à dimension humaine afin de privilégier une proximité avec notre clientèle, qu’elle soit marocaine ou internationale. Notre équipe bénéficie de formations et de mises à niveau de manière constante et nous sommes toujours à l'affût des exigences en matières de standards internationaux. En tant qu’accompagnateur de l’investissement sur le continent, nous sommes extrêmement exigeants sur la qualité de nos conseils et notre souhait est de mettre à disposition de notre clientèle notre expertise de terrain, notre passion du droit ainsi que notre créativité. Nous avons trois mots d’ordre : rigueur, engagement et entreprenariat.
HB Law Firm est un cabinet indépendant, ce qui ne nous empêche pas de tisser un véritable réseau avec des cabinets étrangers et des partenariats avec d’autres cabinets maghrébins.
Quelle est votre stratégie de développement pour les années à venir ?
Notre ambition est d’être le cabinet de référence pour accompagner les acteurs majeurs nationaux et internationaux dans leurs projets d’envergure. Pour cela, notre stratégie est de développer une structure juridique « full service » en droit des affaires avec une équipe d’avocats spécialisés et capable d’offrir une large palette de services en conseil, en contentieux et en arbitrage. Nous souhaitons aussi nous orienter davantage vers l’international et renforcer notre réseau avec les cabinets étrangers. Enfin, la politique économique marocaine actuelle nous incite fortement à nous développer en Afrique subsaharienne.
L'Afrique subsaharienne accueille 63% des investissements directs étrangers (IDE) marocains dans le monde. Comment les avocats marocains sont-ils affectés par le boom des investissements du Maroc en Afrique subsaharienne ?
Il s’agit d’un grand tournant pour le Royaume et pour le continent. Trois motifs expliquent ce boom : un lien naturel, une volonté politique et un taux de croissance très intéressant. Le marché marocain est aujourd’hui saturé. Beaucoup d’entreprises ont atteint un degré de maturité sur le marché national et recherchent une croissance à l’international. Le marché subsaharien, en plein émergence, répond à ce besoin. Cette coopération sud-sud s’illustre particulièrement dans le secteur bancaire, des télécommunications - le Maroc détient 35,8% des parts du marché subsaharien - et de l’immobilier.
C’est aussi un réel challenge pour les avocats marocains. Accompagner ces opérateurs économiques dans leur développement stratégique en Afrique subsaharienne est une expérience nouvelle de par les particularités de cette zone - en termes de législation, de logistique, de mentalité - et les problématiques de terrain qui y sont propres.
Vous accompagnez fréquemment vos clients dans leur processus d’introduction en bourse, quelles sont les spécificités des places financières africaines ?
Les marchés financiers connaissent une croissance spectaculaire et jouent un rôle de plus en plus important dans le financement du secteur privé africain. La multiplication des introductions en Bourse a permis à certaines banques et entreprises de lever des capitaux considérables. C’est à ce titre que la bourse à valeur mobilière de Casablanca, l’une des rares à ne pas imposer de restrictions aux participations étrangères, a mis en place, en partenariat avec la Bourse de Londres, le programme « Elite », auquel nous participons. Ce programme accompagne les PME marocaines à fort potentiel dans leur processus d’intégration en Bourse.
Les marchés africains représentent une réelle alternative de croissance pour un investisseur qui souhaite diversifier son portefeuille d’investissement et obtenir des rendements plus élevés que sur les marchés occidentaux. L’activité des marchés demeure néanmoins limitée par le manque de liquidité et par la taille des acteurs. Très peu de grandes sociétés font admettre leurs titres à la négociation sur les marchés boursiers africains.