Stéphane Brabant, Nina Bowyer et Bertrand Montembault (Herbert Smith Freehills) : « L’Afrique est, et a toujours été au cœur de
Décideurs. Quelle est votre approche africaine et votre stratégie d’implantation sur le continent africain?
Stéphane Brabant, Nina Bowyer et Bertrand Montembault. Herbert Smith Freehills a la chance d’avoir en son sein la plus grande équipe d’avocats de common law et de droits romano-germaniques consacrée à l’Afrique, ce qui nous a permis d’acquérir, au cours des trente dernières années, une position de premier plan en Afrique. Notre positionnement d’exception nous permet ainsi d’assister nos clients (industriels, investisseurs, prêteurs) dans l’ensemble des pays du continent. Nous avions depuis un certain temps, le souhait de nous implanter en Afrique afin de renforcer notre offre par une pré- sence locale et répondre ainsi à une demande récurrente de nos clients. Le choix de l’Afrique du Sud s’est donc imposé à nous. Ce pays est l’un des marchés émergents les plus prometteurs et les plus complexes du continent et son niveau d’infrastructures ainsi que la diversité de ses ressources naturelles en font, pour beaucoup, l’un des moteurs économiques de l’Afrique, et un « hub » pour de nombreux investisseurs. On peut aussi s’attendre à ce que, très vite, des investisseurs venant d’Asie ou d’Australie passent par Johannesbourg, plutôt que par Paris ou Londres, pour se rendre en Afrique subsaharienne
Grâce aux associés du cabinet experts de l’Afrique et à notre bureau de Johannesbourg, nous sommes donc plus que jamais déterminés à maintenir notre positionnement de cabinet d’excellence et à accompagner nos clients dans le cadre de leurs investissements en Afrique mais également dans le cadre des investissements intra-africains qui sont de plus en plus nombreux.
Pouvez-vous nous présenter brièvement votre bureau en Afrique du Sud?
L’Afrique est, et a toujours été, au cœur de notre stratégie mondiale. En octobre 2015, nous avons annoncé l’ouverture de notre premier bureau sur le continent africain, à Johannesbourg. Ce bureau regroupe plusieurs associés sud-africains qui, dans leurs domaines d’expertise respectifs, sont reconnus parmi les plus réputés du marché. Ils jouissent d’une expérience de premier plan dans le conseil en matière d’investissements dans de nombreux secteurs et industries, en provenance ou à destination de l’Afrique australe et plus généralement de l’ensemble du continent africain. Brigette Baillie est une avocate réputée dans le domaine du financement de projets dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. Rudolph du Plessis est reconnu pour son expertise dans le domaine des fusions acquisitions en Afrique. Peter Leon, qui codirige la pratique Afrique du cabinet aux côtés de Stéphane Brabant, est considéré comme l’un des vingt plus grands avocats au monde dans le domaine minier. Cette équipe a été renforcée par le recrutement début 2017 de Jean Meijer, avocate réputée en droit de la concurrence, et Biddy Faber, consultante spécialisée dans le domaine du financement de projets. Ont également rejoint le bureau de Johannesbourg en 2016 Ed Baring et Bertrand Montembault, qui étaient responsables respectivement de la pratique Banque & Finance à Moscou et du groupe Energie, Mines & Infrastructures à Paris. Notre objectif est de combiner la force de cette équipe basée à Johannesbourg avec celle de nos équipes basées notamment à Paris, Londres, au MoyenOrient, en Australie et en Asie, et de permettre ainsi à cette équipe africaine d’offrir ses services sur l’ensemble du continent africain, y compris dans les pays francophones, lusophones et hispanophones tout en demeurant pleinement intégrée avec l’ensemble de la pratique Afrique du cabinet au niveau mondial.
Quels conseils pouvez-vous donner à des sociétés/entrepreneurs soucieux de structurer leur croissance sur le continent?
L’Afrique, c’est cinquante-quatre États et plus de 2000 langues et dialectes. Chaque investisseur doit prendre la pleine mesure de cette réalité et analyser avec soin, en amont de tout investissement, les spécificités de chaque État hôte mais aussi celles de l’ensemble régional auquel chaque État appartient (Ohada, SADC, Cedeao, etc.). La gestion des risques en Afrique peut toutefois aussi comporter certaines similitudes aux niveaux régionaux. C’est souvent le cas dans les relations avec les États et aussi avec les communautés locales. Nous avons l’expertise pour gérer ces risques et les crises lorsqu’elles surviennent. L’Afrique est par ailleurs un continent qui a des organes communs avec des principes communs comme l’Union africaine.
Enfin, s’appliquent en Afrique, comme dans le reste du monde, de plus en plus de règles et principes internationaux que les investisseurs doivent intégrer dans la gestion de leurs activités et parfois au-delà même du droit local. Notre objectif est d’accompagner chaque investisseur dans tous les aspects de son projet pour lui assurer le mieux possible une présence pérenne sur le continent