Le réchauffement climatique met la planète et ses habitants en péril. Pour le limiter, la finance n’est pas forcément un problème, elle est une solution. Elle peut en tout cas contribuer à encourager la transition énergétique grâce à la finance verte. Green bonds, politique des fonds, lutte contre le greenwashing... Le secteur monte en puissance. Mais ne peut à lui seul se substituer aux politiques publiques qui doivent devenir de plus en plus massives, offensives et contraignantes.

C’était il y a plus d’un an. Sous le haut patronage de l’ONU, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) alertait l’opinion publique sur l’urgence climatique. D’après ce collège de scientifiques, l’activité humaine avait provoqué une hausse d’un degré Celsius par rapport à la température enregistrée lors de l’ère préindustrielle. Si cette augmentation atteignait 1,5 °C, elle entraînerait une série de dérèglements environnementaux irrémédiables. Pour empêcher cette catastrophe, que peut donc la finance mondiale, symbole de la toute-puissance économique ? A-t-elle seulement le droit d’engager notre futur dans des territoires régis par les pouvoirs publics et les chefs d’État ? Comment faire fructifier les milliards d’encours sous gestion dans ce projet prométhéen, peut-être même impossible: sauver le monde?

Dernière chance

Banques et fonds d’investissement internationaux multiplient les émissions d’obligations vertes et la création d’actions thématiques dégageant des performances économiques en fonction de grands objectifs définis par l’ONU. Le respect de la Terre en tête. Où en est aujourd’hui cette finance verte? Quel est son impact réel sur la transition écologique et le bien commun ? Comme pour le label bio dans le secteur agroalimentaire, faut-il être mieux informé au sujet de la « green economy » pour en comprendre les mécanismes et ne pas gâcher ce que les collapsologues – ces mouvements altermondialistes pour qui le capitalisme mène l’humanité à sa perte – voient comme notre dernière chance? C’est avec l’ambition d’apporter des éléments de réponse à ces interrogations que Décideurs a choisi de se pencher sur cette thématique.

Solid as a rock

Pour changer la donne, tous les acteurs de la banque, sans exception, doivent se conformer à de nouveaux standards respectueux de l’environnement. Mais l’orientation « pro-écolo » de la finance ne se fait pas sans résistance. Malgré des manifestations devant ses bureaux à Londres, New York et San Francisco, BlackRock, le plus grand gérant d’actifs au monde (7 000 milliards de dollars d’encours) rechigne à prendre un véritable virage écologique. Même des religieuses américaines, les sœurs de la Miséricorde, ne semblent pas être parvenues à ébranler les orientations du géant par leurs prières. Pourtant, la société a récemment annoncé se désengager de quelques sociétés adossées au charbon thermique. Alors qu’entreprendre de plus pour que BlackRock y renonce définitivement et que le capitalisme se mette enfin au vert ?

Nicolas Bauche

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