Édito. Anticiper l'imprévisible
Qui en février aurait prévu une telle catastrophe ? Plus de la moitié des habitants de la planète se retrouvent aujourd’hui confinés. Malgré les signaux envoyés par la Chine puis les cris d’alarme de l’Italie, les entreprises continuaient d’opérer normalement, à l’image de leurs clients. Fin mars, Donald Trump se hasardait encore à des prévisions douteuses ; estimant un retour à un « business as usual » dès Pâques. Pourtant, bien mal avisé celui qui prédirait avec certitude aujourd’hui la fin de l’histoire.
Alors, les entreprises françaises parent à toute éventualité. Elles échafaudent leurs scénarios, qui partent d’une courte récession pour aller jusqu’à inclure une tempête violente et durable. Afin de survivre à cette crise sans précédent, le tissu économique s’appuie sur son capital humain et financier. Car, sans un soutien infaillible de leurs actionnaires, des banques et de l’État, combiné à une mobilisation forte des équipes, qui apprennent à travailler et interagir autrement, point de salut.
Les décideurs sont capables de donner un cap, d’insuffler une vision et d’équilibrer les risques ainsi que les opportunités qui s’offrent à eux. Mais cet environnement incertain les met à très rude épreuve. Patrons, directeurs financiers, DRH, représentants des institutions publiques... Tous ces leaders s’appuient sur leurs forces et de nouvelles expérimentations pour tenir le gouvernail. Quel est leur état d’esprit ? Comment ont-ils géré ces dernières semaines d’un point de vue opérationnel ? Voient-ils dans cette crise des opportunités pour demain ? Ce dossier leur donne la parole.
Olivia Vignaud