Relance : soyons fous, donnons la parole aux chefs d’entreprise
Martelons une évidence qui semble évidente partout sauf en France : on ne construira pas un monde d’après plus social, plus inclusif et plus respectueux de l’environnement sans impliquer les entreprises, toutes les entreprises de l’artisan à la multinationale.
Les entreprises produisent la richesse dont on aura grandement besoin pour changer le monde
Si la crise à l’automne est à la hauteur de ce qu’annonce le gouvernement, que les défaillances d’entreprises se comptent en centaines de milliers et les chômeurs en millions, l’argent de l’État et de l’Europe ne servira pas à la transition écologique et à la construction d’un monde meilleur mais juste à essayer de faire face aux urgences et aux drames sociaux. L’urgence absolue est donc de faire redémarrer la machine en permettant aux entreprises saines avant la crise de pouvoir continuer à investir et limiter les licenciements ; et ce pour toutes les entreprises, y compris celles du monde d’avant qui sont loin d’avoir déméritées depuis 4 mois.
Pendant le confinement, c’est la chaine de valeur agriculture, agroalimentaire, logistique, industrie, commerce qui a nourri les français, véhiculé les infirmières, fabriqué les masques et les respirateurs, livré les pharmacies ; soit le "monde d’avant". Et ce sont les entreprises du digital (apparentées au "monde d’après") qui ont permis à une grande partie des salariés de continuer à travailler à distance pendant le confinement. Rien ne sert d’opposer en permanence le deux mondes d’avant et celui qui peuvent cohabiter et produire de la richesse dans un équilibre vertueux.
Indépendants, artisans, agriculteurs, commerçants, start-up, TPE, PME, ETI, grands groupes… L’Entreprise avec un grand E est la première source de création de valeur de notre économie. Comment peut-on penser que construire le fameux monde d’après pourra se faire sans Elle et ses salariés ?
Construire ensemble, dans le temps, en dépassionnant les débats
On ne tire pas les leçons d’une telle crise inédite dans l’urgence. On met d’abord toute la puissance pour faire redécoller l’avion de la croissance ; et ensuite le plus vite possible, on s’attelle à la construction du monde d’après, avec force, énergie et réalisme. Pour le redécollage, il faudra faire confiance aux entrepreneurs de tout le territoire qui, eux aussi, ne demandent qu’à bâtir la France d’après.
- Une France plus soucieuse de l’environnement, avec une écologie constructive et non punitive.
- Une France inclusive et qui favorise le dialogue entre des générations qui se complètent, se transmettent et se respectent.
- Une France qui n’oppose pas grandes métropoles et zones rurales, acceptant que les modes de déplacement des uns ne s’adaptent pas à la vie des autres.
- Une France fière de ses entreprises, grandes ou petites, qui applaudit celles qui réussissent et soutien celles qui sont à la peine.
Les entreprises ont des choses à dire et des idées à partager, elles sont (dans leur immense majorité) responsables et citoyennes, elles ne demandent qu’à faire ; il est donc grand temps de leur donner la parole et d’écouter leur voix.
Lionel Roques, PDG de la franco American Image (FAI)