Le directeur général de la Financière Arbevel est catégorique : une société ne peut performer que lorsqu’elle est capable d’investir à contre-cycle. Retour sur les investissements privilégiés par Sébastien Lalevée.

Décideurs. Pour 2016, un consensus est en train de se dessiner en faveur des actions européennes. Partagez-vous cet optimisme ?

Sébastien Lalevée. Ce type de consensus établi par des économistes reste de la pure théorie. Nous devons faire face à un environnement de plus en plus complexe. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la corrélation directe entre l’évolution du prix du pétrole et ceux des marchés financiers. Si l’année 2015 fut positive pour les marchés financiers hexagonaux, nous le devons aux performances réalisées au cours du premier semestre. C’est tout le paradoxe des investisseurs qui se sont positionnés sur les actions à contretemps et qui ont pu perdre beaucoup d’argent.

 

Décideurs. Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs souhaitant investir sur les marchés actions ? 

S. L. Mieux vaut se positionner sur des entreprises dont les managers ont fait leurs preuves. La qualité du management n’a, à mon sens, jamais été aussi importante. Prenons la société Trigano, son président François Feuillet a démontré tout son savoir-faire sur l’ensemble d’un cycle économique. Une société ne peut performer que lorsqu’elle est capable d’investir à contre-cycle. Et c’est exactement ce qu’a su faire Trigano. Alors que le secteur du camping-car était en souffrance en 2011 et 2012, ces dirigeants ont mené une politique d’acquisitions très ambitieuse. Aujourd’hui, avec le redémarrage de cette activité, ils en tirent pleinement les fruits. D’autres thèmes nous semblent également très porteurs : ceux de l’informatique et des logiciels, du paiement et du vieillissement de la population. S’agissant du secteur de la biotechnologie, j’entends parfois certains investisseurs arguer du fait que ces entreprises ne réalisent pas de chiffres d’affaires. Je leur réponds alors qu’elles ont derrière elles plus de quinze années de recherche. L’exemple de Gilead Sciences est là pour nous le rappeler. En commercialisant Sovaldi, un traitement contre l’hépatite C, la société a réalisé, après de nombreuses années de recherche, plus de 32 milliards de dollars de CA pour la seule année 2015 !

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « Gestion de patrimoine & gestion d'actifs » de Décideurs Magazine

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