Associé fondateur de Talence Gestion, Régis Lefort nous fait part de ses convictions en matière d'investissement, des choix principalement dirigés vers les sociétés significativement sous-évaluées.

Décideurs. Vous avez lancé votre troisième fonds actions à échéance. Quelles sont les spécificités d'une telle démarche ?

Régis Lefort. Ce fonds à échéance est investi sur une sélection de quarante valeurs françaises et européennes que l'on estime significativement sous-évaluées par rapport à leur potentiel. Les entreprises présentes dans notre portefeuille ont en commun d’être en situation de recovery potentielle. Lorsque l'on fait l'acquisition de ces titres, on se fixe immédiatement un objectif de vente. Une fois cet objectif atteint, le titre est alors cédé et la plus-value est concrétisée. Nos objectifs ne sont jamais revus à la hausse, par principe, même si les nouvelles sont favorables. A contrario, en cas de nouvelle négative, nous nous réservons le droit de revoir en baisse l’objectif, voire de couper la ligne. Un cas de figure extrêmement rare qui ne s'est d'ailleurs produit qu'une seule fois. Cela avait à l'époque concerné Areva dont la visibilité s'était fortement dégradée. Le fonds se donne trois ans pour réaliser les objectifs de cours fixés et vendre progressivement les titres. Le produit de leur cession étant sécurisé sur un fonds monétaire. Nous avons choisi des valeurs en retournement car nous pensons qu'elles présentent un potentiel de hausse élevé. En pratique, ces sociétés se retrouvent le plus souvent en situation de retournement en raison d'un accident opérationnel, d'un plan de restructuration industrielle ou Encore d’un cycle conjoncturel défavorable à court terme.

 

Décideurs. Quelles entreprises en situation de recovery présentent, selon vous, un potentiel de rebond important ?

R. L. L'exemple de Zodiac est tout à fait symptomatique de la stratégie que l'on met en œuvre. La société a connu ce que l'on pourrait appeler un accident de parcours lié à des problèmes d'organisation ayant généré des retards de production. Ces péripéties ne doivent pas, à notre sens, remettre en cause les perspectives favorables à moyen terme de la société qui opère sur des marchés porteurs. Il en est de même pour le groupe Casino. Le marché a sanctionné de manière excessive les problèmes qu'a connus la société en Amérique du Sud. Or, le groupe de distribution a sensiblement amélioré sa rentabilité en Europe au cours des derniers mois. Enfin, je citerai également le cas d'Edenred qui, à l'instar de Casino, a souffert de sa situation en Amérique du Sud. La firme a toutefois présenté des résultats en nette amélioration en 2015 et prévoit une croissance significative de ses activités en Europe pour l'année prochaine. 

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « Gestion de patrimoine & gestion d'actifs » de Décideurs Magazine

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