La Sénégalaise, qui s’est imposée comme un des piliers de la banque, assume depuis 2012 les fonctions de directrice générale adjointe. Son action est désormais prioritairement orientée vers les questions de réglementation et de conformité.

Evelyne Tall a rejoint Ecobank il y a dix-huit ans. Après avoir  assuré la direction des filiales Mali, Sénégal, puis de la zone UEMOA, la Sénégalaise, qui s’est imposée comme un des piliers de la banque, assume depuis 2012 les fonctions de directrice générale adjointe.

 

Décideurs. Ecobank se définit comme une banque panafricaine avec une présence dans trente-trois pays d’Afrique. Quels sont les défis que cela implique concenrnant l’organisation et la structuration de votre réseau ?

 

Evelyne Tall. Ecobank est une banque panafricaine qui a pour ambition d’apporter les meilleurs services à nos clients. On peut effectivement parler de défi lorsqu’on opère dans trente-trois pays avec des monnaies et des réglementations différentes (si vous rassemblez les dix pays de l’UEMOA et les trente-trois pays de la Cemac*, on se retrouve face à une vingtaine de régulateurs), mais notre approche d’intégration des marchés est déterminante. Chaque fois que nous nous implantons dans un pays, nous nous installons ensuite dans tous les pays de la zone pour pouvoir capitaliser sur les marchés communs.

 

Décideurs. Quelles sont les difficultés réglementaires qu’une banque panafricaine peut rencontrer aujourd’hui ?

 

E. T. La spécificité de l’activité bancaire est que nous sommes très réglementés. Ce n’est pas une difficulté ni un défi, mais une complexité qu’il faut gérer lorsque l’on a une activité transnationale et qu’on est dépositaire de l’épargne de plusieurs milliers de personnes. Le risque le plus important dans notre métier est le risque de réputation. Chez Ecobank, nous n’avons pas de tolérance vis-à-vis de la non-conformité aux différentes réglementations auxquelles nous sommes soumises.

 

Décideurs. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les différents métiers d’Ecobank aujourd’hui et sur votre positionnement sur le marché financier africain ?

 

E. T. Ecobank est la première banque en termes de présence en Afrique. Notre vision a toujours été régionale et panafricaniste. C’est celle des pères fondateurs de la banque qui était de réussir à intégrer les marchés africains à travers l’instrument de la banque. Le positionnement que nous avons est donc panafricain et transnational, avec la volonté d’offrir des services à tous les types de clients. Pour cela, nous avons une banque d’affaires qui accompagne les grandes entreprises internationales, qui ont sensiblement la même démarche que nous, et sont heureuses de pouvoir retrouver Ecobank dans tous leurs points d’implantation. Nous nous adressons également aux particuliers, qui ont besoin d’être servis d’une manière spécifique. C’est une tranche de clientèle en laquelle nous croyons car la hausse du pouvoir d’achat en Afrique entraîne de nouvelles habitudes de consommation. Nous avons aussi une banque commerciale dédiée aux PME et PMI et une activité de banque d’investissement. J’ajoute, même si c’est un peu moins connu, qu’Ecobank est également engagée dans la microfinance et se trouve actionnaire de quatre sociétés de microfinance. Voilà les segments auxquels nous nous adressons avec des produits adaptés selon les besoins de chacun.

 

Décideurs. Ce qu’on retient de votre présentation, c’est qu’Ecobank est une institution globale présente sur tous les segments de la banque. N’est-ce pas trop gourmand pour un seul acteur ?

 

E. T. Il y a un potentiel énorme dans le secteur bancaire en Afrique. Malgré la multitude d’acteurs sur le marché, le taux de bancarisation est encore très bas. Pour vous donner un indicateur, le bilan total des banques en pourcentage du PIB s’élève en moyenne à 41 % en Afrique subsaharienne. En comparaison, les actifs bancaires dans les pays émergents représentent 140 % du PIB. Cela montre bien la marge de progression qui peut être la nôtre.

 

Décideurs. Selon vous, comment sera la banque africaine de demain ?

 

E. T. La banque africaine de demain sera une banque transnationale qui offrira les meilleurs services à des clients qui ont de plus en plus les mêmes exigences en Afrique que celles que l’on peut observer sur des marchés plus développés. Ce sera une banque qui saura distribuer ses produits à travers différents canaux, que ce soit l’agence, le distributeur automatique de billets, Internet ou le téléphone mobile. C’est aussi une banque qui sera disponible 24/24h, 7/7j. Enfin, elle devra se conformer à la réglementation et avoir une politique vertueuse en matière de gouvernance.

 

O.N.

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