Dans le meilleur des mondes, les obligations convertibles doivent permettre de capter une grande partie de la performance des marchés actions tout en minimisant sa prise de risque. Le moment est-il propice à cet investissement ? Eléments de réponses avec Olivier Guillou.

Décideurs. Quels sont les avantages des obligations convertibles ?

Olivier Guillou. Les convertibles présentent l'avantage d'offrir une protection obligataire couplée à un levier à la hausse permettant de profiter de la progression du cours de l'action sous-jacente. Ce profil de gain asymétrique s'opère d'ailleurs avec une volatilité plus faible que celle que l'on pourrait rencontrer en étant investi directement en actions. Des propriétés propres aux obligations convertibles permettant aux investisseurs de disposer d'un couple rendement/risque attractif.

 

L’environnement actuel est-il favorable à cette classe d’actifs ?

La lecture de l’environnement économique et financier reste difficile, ce qui justifie des produits de convexité dans l’allocation. De plus, le marché des obligations convertibles offre actuellement une diversification intéressante sur deux thèmes porteurs. En se positionnant sur cette classe d’actifs, les investisseurs pourront ainsi bénéficier d’une forte proportion d’entreprises du segment du mid-cap, souvent génératrice de bonnes performances. La troisième thématique porte sur le regain d’appétit des entreprises pour les opérations de fusions et acquisitions. Le secteur immobilier, notamment allemand, est également  en phase  de consolidation. Les sociétés qui disposent des liquidités suffisantes vont certainement se montrer plus actives. Une dynamique que l’on a rencontrée aux États-Unis et qui devrait bientôt se concrétiser en Europe.

Nous privilégions plutôt les valeurs cycliques que les défensives !

 

Certains secteurs d’activité sont-ils à privilégier ?

Nous portons une attention toute particulière au secteur immobilier avec cependant une certaine réserve due au renchérissement de quelques titres. Nous sommes également positionnés sur des valeurs industrielles et des sociétés de l'informatique et des nouvelles technologies, même si ce dernier secteur fait preuve d’une plus grande volatilité que par le passé. Inversement, nous nous tenons volontairement éloignés du secteur financier ou des secteurs plus défensifs tels que les télécoms et les utilities. En résumé, nous privilégions plutôt les valeurs cycliques que les défensives !

 

Comment se porte le marché primaire ?

Après le Brexit, le marché s'est un peu gelé. Passé l’été, cette situation s'est toutefois rapidement débloquée. Au cours du mois de septembre, Remy Cointreau a ainsi réalisé une émission d'un montant de 275 millions d'euros. Le distributeur d'aciers et de métaux allemand Klöckner & Co et la société immobilière belge Cofinimmo ont également procédé à des émissions. Onze milliards d’euros d’obligations convertibles ont ainsi été émises depuis le début de l'année et ce n’est pas fini. Une activité qui écarte donc les craintes autour d’une période d’assèchement des choix d’investissement. Enfin, la taille du marché en Europe est relativement stable depuis quelques années, à 70 milliards d'euros.

 

Qu'en est-il de la liquidité ?

La liquidité est satisfaisante, et meilleure que sur le marché de la dette privée conventionnelle. Il n’y a, à mon sens, pas d'inquiétude par rapport à cela. La probabilité d’un sell off du marché est faible. Seule une remontée violente des taux d’intérêt pourrait le provoquer, ce qui me paraît très peu probable.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin (@FlorinAurelien)

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