Les événements du type Brexit au caractère éminemment politique, affectent finalement assez peu le sort des entreprises et de leurs bénéfices. S’il convient néanmoins de rester vigilant quant au déroulement des événements qui vont suivre, tirer le meilleur parti dans ce type de contexte doit rester une priorité.

LE MARCHÉ ACTIONS EUROPÉEN

Nous sommes dans une situation peu habituelle: les investisseurs accordent beaucoup plus d’importance à la préservation du capital qu’à la performance potentielle à long terme et ils ne veulent plus prendre de risque à court terme. Nous observons depuis plusieurs mois des distorsions touchant la performance au sein des différents secteurs et marchés. Dans ce contexte, les investisseurs se sont orientés vers les entreprises à la croissance très visible ou qui versent des dividendes grâce à une abondante trésorerie. Nous pensons qu’il s’agit là d’une allocation peu judicieuse qui implique un prix très élevé en contrepartie de la sécurité. Pour notre part, nous ne voyons pas de secteurs justifiant de tels prix, mais nous pensons néanmoins que les actions européennes présentent des perspectives robustes à moyen terme.

 

DES INVESTISSEURS GUIDÉS PAR UNE VISION COURT-TERMISTE

 

Nous sommes dans une situation peu habituelle: les investisseurs accordent beaucoup plus d’importance à la préservation du capital qu’à la performance potentielle à long terme et ne veulent plus prendre de risque à court terme. Nous observons depuis plusieurs mois des distorsions de performance au sein des différents secteurs et marchés. Dans ce contexte, les investisseurs se sont orientés vers les entreprises à la croissance très visible ou qui versent des dividendes grâce à une abondante trésorerie. Nous pensons qu’il s’agit là d’une allocation peu judicieuse qui implique un prix très élevé en contrepartie de la sécurité. Pour notre part, nous ne voyons pas de secteurs justifiant un tel prix, mais nous pensons néanmoins que les actions européennes présentent des perspectives robustes à moyen terme.

 

PARMI LES EXCÈS ET L’INDIFFÉRENCIATION DU MARCHÉ

 

Nous constatons que les valorisations sont attrayantes, à la fois par rapport à d’autres marchés actions mais aussi par rapport à leurs moyennes de long terme. En termes de rendement, le marché actions européen offre un bon profil de dividende et de potentiel d’appréciation. En outre, le marché est soumis à un très fort sentiment d’anxiété depuis quelques mois déjà. Par conséquent, les opportunités que nous identifions se trouvent dans des segments de marché touchés par des inquiétudes particulières alors qu’ils présentent des perspectives à long terme très intéressantes. À titre d’exemple, le secteur médical, en Europe, se comporte assez mal depuis une petite année, essentiellement à cause d’inquiétudes politiques quant à l’impact des changements de tarification des médicaments américains. Les valorisations renouent avec des niveaux atteints au moment où les sociétés faisaient face à un grand risque pesant sur leurs brevets alors qu’elles recèlent aujourd’hui de nombreuses opportunités: c’est donc typiquement le genre de secteur auquel nous nous intéressons. De même, malgré la nervosité des marchés à court terme, les banques de qualité présentent un fort potentiel à la fois au Royaume-Uni et en Europe, en dépit du Brexit. L’histoire de cette dernière nous a en effet prouvé qu’un événement politique, aussi considérable fut-il, n’affecte généralement que légèrement l’économie. Enfin, de nombreuses entreprises européennes implantées significativement sur les marchés émergents, comme Unilever, ont fait face par le passé à des changements politiques beaucoup plus déstabilisateurs et ont prouvé qu’elles savaient s’adapter, et même prospérer. Les investisseurs doivent donc être prêts à accepter cette réalité et mettre en perspective des événements aussi inhabituels que le Brexit. Cet environnement négatif et volatil constitue un point d’entrée pour investir dans les bonnes entreprises dans le cadre d’une stratégie de long terme. Les événements du type Brexit au caractère éminemment politique, affectent finalement assez peu le sort des entreprises et de leurs bénéfices. S’il convient néanmoins de rester vigilant quant au déroulement des événements qui vont suivre, tirer le meilleur parti dans ce type de contexte doit rester une priorité. «

 

LE MARCHÉ OBLIGATAIRE EUROPÉEN

 

Sur les marchés obligataires, l’anxiété est prédominante, elle se manifeste par une volatilité importante et des records, battus régulièrement, avec des rendements négatifs ! Car le phénomène évoqué par Paras Anand, qui veut que les investisseurs actions accordent beaucoup plus d’importance à la préservation du capital qu’à la performance, guide nombre d’investisseurs obligataires. Ces derniers se ruent en effet sur les titres les mieux notés de la catégorie Investment Grade tels que la dette d’État allemande ou les entreprises bénéficiant d’un fort soutien de l’État comme EDF. Mais ce phénomène de «flight to quality» se produit dans un contexte où les marchés obligataires sont déjà influencés par des facteurs externes, puisqu’ils sont sous perfusion depuis de nombreux mois, par l’action d’une BCE qui met tout en œuvre pour doper la croissance européenne. Dans un tel contexte, un investisseur cherchant malgré tout à bénéficier d’un rendement acceptable (positif) sans prendre un risque excessif, va devoir faire preuve de conviction, d’un peu d’imagination et de vigilance.

 

PROFITER DE L’ACTION DE LA BCE

 

Trois principales initiatives de la BCE sont à l’œuvre: les achats de dette souveraine, les achats d’obligations d’entreprises non financières (CSPP) et les opérations ciblées de refinancement à plus long terme (TLTRO). Depuis le coup d’envoi du CSPP début juin, Mario Draghi a montré sa détermination, la BCE achetant 458 obligations pour 8,5 milliards d’euros mensuels; de quoi soutenir les spreads! La Banque centrale a ainsi acheté des dettes d’émetteurs « médiatiques» tels que VW, Glencore et EDF, de même qu’elle a pris un risque de crédit en achetant des titres d’émetteurs notés BBB (RWE, Metro, EDP, Renault), d’émetteurs high yield (Telecom Italia, Lufthansa) et de sociétés américaines, britanniques et suisses.

 

UNE DÉTENTION PLUS LONGUE

 

Outre l’épisode « Brexit », les obligations d’entreprises européennes ont connu trois autres fortes baisses au cours des dix-huit derniers mois, touchant le plus durement les obligations à bêta élevé, généralement la dette subordonnée et « crossover » (à la frontière du high yield). Le graphique ci-dessous illustre la performance totale d’une obligation subordonnée que nous détenons depuis la mi-2014. La ligne bleu foncé fait apparaître les quatre périodes où la performance totale a lourdement chuté avant de rebondir par la suite. Conserver son sang-froid et faire le dos rond pendant ces périodes ont permis de générer une surperformance de 7 % par rapport au bund allemand équivalent. Privilégier une période de détention plus longue et les positions de crédit de forte conviction constitue ainsi une stratégie intéressante dans ce type d’environnement. 

 

Paras Anand, responsable de la gestion actions européennes, Fidelity International et David Simner, responsable de la gestion obligataire Investment Grade Europe, Fidelity International

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