Depuis sa création en 2010, Allure Finance a fait du chemin. Acteur de référence du conseil en gestion de patrimoine et gestion de fortune, le cabinet conseille entrepreneurs, cadres dirigeants et patrons de sociétés cotées. Jean-François Fliti, associé-fondateur, revient sur les actualités qui animent le métier de CGPI.

Décideurs. Quels sont les relais de croissance pour le métier de conseiller en gestion de patrimoine ?

J.F. Fliti. Le premier relai de croissance est la digitalisation. Cela représente un effort et un investissement dans les systèmes d’information pour gagner en productivité et ainsi passer plus de temps avec le client, donc moins de temps sur des tâches administratives. C’est non seulement nécessaire, mais également obligatoire. Toutes les nouvelles réglementations comme PRIIPS ou DDA induisent une connaissance du client très fine et la réalisation d’une cartographie des risques. De même, il convient de mettre en œuvre une allocation qui corresponde en permanence au profil de risque du client, ses choix et son patrimoine. Seuls l’informatique et les progiciels peuvent répondre à ces besoins. Par ailleurs, un autre relai de croissance se trouve dans l’expertise. De nombreuses banques ont décidé de réduire leurs effectifs et de standardiser leur offre, alors que les CGP vont devoir l’individualiser et le faire monter en gamme, ce qu’Allure Finance fait, par exemple, en matière de financement.

Quelles réformes vont impacter les métiers de la gestion de patrimoine ?

La réforme de la fiscalité personnelle et patrimoniale arrive en tête avec les dernières mesures qui ont été adoptées dans la dernière loi de finances. Ensuite, la loi Pacte va venir impacter positivement l’épargne salariale, d’une part et l’épargne retraite, d’autre part. En outre, la flat tax à 30 % modifiera inévitablement les politiques de rémunération des dirigeants. Cet impôt va permettre de faire bouger des trésoreries jusqu’à présent en sommeil. L’incitation du gouvernement avec la flat tax est de distribuer en vue de réinjecter des capitaux dans l’économie réelle. Il convient également de souligner que l’IFI va avoir un impact significatif sur l’immobilier. L’idée est de faire redescendre des valorisations trop élevées, aussi bien au bénéfice de particuliers primo-accédants, que pour des entreprises souhaitant s’installer. Il est important de se rendre compte que l’IFI constitue un impôt beaucoup plus encadré que l’ISF. Il présente un niveau de complexité important en matière d’interprétation du texte, si bien que l’administration fiscale a fini par allonger le délai de dépôt des déclarations. À cela s’ajoutent les réformes des bases cadastrales et de la taxe foncière. Les prélèvements sociaux sont montés à 17,2 %. Le pourcentage supplémentaire (1,7 %) impacte directement les revenus fonciers. Toutes ces mesures vont dans le même sens : améliorer l’investissement dans entreprises et porter la bonne dynamique actuelle de l’économie française.

Comment percevez-vous les défis induits par MIFID ?

C’est une réglementation dont tout CGP doit prendre conscience et en tirer le meilleur afin d’en faire un atout plutôt que de le subir. Si l’on se projette vers l’avenir, la pratique nécessitera de faire preuve d’expertise et de réactivité. Le client tirera notre métier vers le haut, et nous nous devons de suivre cette évolution.

Propos recueillis par Yacine Kadri

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