UniCredit a vendu 3 milliards de dollars d’obligations à un acheteur unique, quelques jours après que la banque centrale italienne ait mis en garde sur les conséquences que les tensions politiques pourraient avoir sur le marché obligataire en matière de stabilité vis-à-vis des banques et des compagnies d’assurances

Jean-Pierre Mustier, directeur général d’UniCredit, a tenu à éclaircir la décision du groupe. M. Mustier déclare que le coût de l’opération « n’était pas idéal », mettant néanmoins en avant le fait que la banque était à même de dénicher des investisseurs malgré les potentielles conséquences des tensions politiques actuellement visibles en Italie.

La plus importante banque italienne a offert un coupon de 7,83 % sur ce qui est communément appelé l’obligation senior non privilégiée. Il s'agit d'une marge colossale depuis la dernière levée de fonds d'UniCredit pour près de 1,5 milliard d'euros en janvier, en payant un coupon de 1 %, soit 0,7 point de plus que le benchmark. Pour la nouvelle obligation de 3 milliards de dollars, il s'agit de payer 4,2 % de plus que le taux de change en euros.

M. Mustier a déclaré que cette opération s’inscrivait dans une volonté de prouver que le groupe avait accès aux marchés de grande taille. En réalisant une telle transaction avec un investisseur unique, la capacité du groupe à oeuvrer pour de nouvelles transactions de ce type serait préservée.

De plus, il a été ajouté que la banque avait tenu compte de la hausse des coûts d'emprunt dans sa projection des marges nettes d'intérêt pour l'an prochain. De nombreux prêteurs italiens ont, en effet, été exclus du financement général pendant une bonne partie de cette année. À titre de comparaison, depuis la formation de la coalition gouvernementale en mai, Intesta Sanpaolo est l’unique autre banque italienne à avoir réussi à lever une obligation non garantie par la vente d’une obligation senior pour 1 milliard d'euros.

Certains gestionnaires de fonds obligataires ont déclaré que l'acheteur de l'obligation pourrait être Pimco. L’asset manager américain a été le principal investisseur dans le cadre d’un placement privé similaire de 500 millions d'euros d'obligations supplémentaires de niveau 1 réalisé par UniCredit fin 2016, lorsque la banque cherchait à renforcer ses ratios de fonds propres, à la suite d’une vaste émission de droits et de la vente de prêts non productifs.

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