Régionales : le point sur les derniers sondages
Île-de-France : au coude à coude
Avec 41,5 % des intentions de vote, la gauche est pour la première fois depuis le début de la campagne donnée victorieuse en Île-de-France, mais elle est suivie de très près (41 %) par liste LR-UDI-Modem[1]. Une avance inédite mais prévisible au niveau comptable. D’une part parce que Claude Bartolone a su réunir les forces de gauche, notamment le Front de gauche et les écologistes d’EELV. Mais aussi parce que les résultats du premier tour se sont révélés plus favorables que prévu pour le candidat socialiste. D’autres sondages plus récents, prévoient néanmoins une avance pour la candidate républicaine avec 42 % des intentions de vote[2].
Entre les tracts traitant Bartolone de mafieux, auxquels le candidat socialiste répond en accusant Valérie Pécresse de défendre la race blanche, la campagne plonge ces derniers jours en Île-de-France dans la tambouille électorale. Quoi qu'il en soit, avec seulement 18 % d'intention de vote, le candidat frontiste Wallerand de Saint Just semble bel et bien exclu de la course.
Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte-D’azur : la droite gagnerait le duel
Xavier Bertrand et Christian Estrosi sont eux aussi donnés gagnants au second tour pour la première fois dans les sondages. Et cette fois avec une avance significative : 53 % des intentions de vote, contre 47 % pour le FN dans le Nord, et 54 % contre 46 % dans le sud du pays selon un sondage TNS-Sofres[3]. Deux victoires hypothétiques, conséquences directes des appels à « faire barrage au FN » et le retrait pur et simple des listes PS de Pierre de Saintignon dans le Nord-Pas-de-Calais et Christophe Castaner dans le Sud. Le même sondage relève d’ailleurs que 76 % des électeurs socialistes en Nord-Pas-de-Calais seraient prêts à voter pour le candidat républicain et 77 % en Paca. Une avance revue à la baisse en région Paca par un sondage Ifop du 9 décembre qui prévoit une victoire à 52 % pour le candidat républicain[4] et à la hausse pour Xavier Bertrand dans le Nord avec 54 % des voix.
Données largement gagnantes, les Le Pen se renforcent élections après élections, mais elles devraient encore rater le dernier coche de peu. Elles pourront encore maudire le front… républicain !
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine : dans le brouillard
Selon un sondage Elabe[5], le candidat socialiste Jean-Pierre Masseret obtiendrait le même nombre de voix qu’au premier tour (16 %). En revanche, et contre toute attente, c’est le candidat de droite, Philippe Richert qui remporterait la manche avec 43 % des intentions de vote devant le candidat du Front national Florian Philippot (41 %). S'ils ne sont pas significatifs, ces chiffres sont pour le moins inattendus, ce dernier étant arrivé en tête du premier tour avec une avance de six points sur son adversaire républicain.
Maintien du candidat socialiste malgré les injonctions de l’organe central, frontiste se réclamant du gaullisme, candidat centriste version LR soutenu par le PS, sondages étriqués… De cet imbroglio pourrait émerger la seule Région « FN » du pays avec un Philippot à sa tête et non une Le Pen ! Et le soleil pourrait ainsi se coucher à l’Est.
C.C et Q.L.
[1] Sondage Elabe pour Les Échos et Radio classique réalisé en ligne les 6 et 7 décembre 2015 auprès d’un échantillon de 1 200 personnes inscrites sur les listes électorales.
[2] Sondage Ifop réalisé du 8 au 10 décembre sur un échantillon de 1 055 personnes.
[3] Sondage TNS-Sofres réalisé les 7 et 8 décembre auprès de 805 personnes en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et de 803 personnes en Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
[4] Sondage Ifop réalisée sur un échantillon de 1 089 personnes inscrites sur les listes électorale représentatif de la population de la Région Paca âgée de 18 ans et plus.
[5] Sondage Elabe réalisé du 8 au 10 décembre, sur un échantillon de 920 personnes, selon la méthode des quotas.