Les femmes n’occupent que 28,5 % des postes dans les métiers industriels. Les stéréotypes de genre liés aux sciences n’y sont pas étrangers.

Depuis une dizaine d’années, la situation n’évolue quasiment pas. Selon l’Insee, en 2020, les femmes n’occupaient que 28,5 % des postes dans l’industrie alors qu’elles représentaient 48,6 % de l’ensemble des emplois.  À titre de comparaison, ces chiffres étaient respectivement de 28 % et 45 % en 2003. Plus préoccupant, les femmes atteignent rarement le haut de la pyramide puisqu’elles ne sont que 15 % au sein des comités de direction et beaucoup travaillent dans des fonctions dites support.

Clichés bien ancrés

Plusieurs facteurs expliquent ces déséquilibres. Ils sont d’ordre culturel, historique ou encore organisationnel. Une bonne partie des personnes occupant des fonctions cadres au sein de l’industrie sont issues des filières scientifiques. Plusieurs études ont été menées afin de comprendre pourquoi davantage d’hommes en proviennent et ainsi mieux contrer les inégalités. Parmi les sondages les plus récents, citons celui d’OpinionWay pour Elles bougent, publié l’an dernier et intitulé "Carrières en sciences : l’orientation est-elle encore genrée en 2024 ?" mené auprès d’ingénieures, de techniciennes et d’étudiantes futures ingénieures ou techniciennes.

Les chiffres pointent encore un réel problème d’égalité. Pêle-mêle, on y apprend que 65 % des femmes actives perçoivent les secteurs industriels comme peu accessibles, que 44 % des sondées ont entendu être moins compétentes en mathématiques que leurs homologues masculins. Par ailleurs, 50 % des étudiantes ne se sentent pas à leur place dans ces environnements très masculins et 82 % des femmes actives ont fait l’expérience de stéréotypes de genre durant leur parcours. Rien d’étonnant alors à ce que 81 % des répondantes estiment que les hommes accèdent plus facilement aux postes à responsabilité.

82 % des femmes actives ont fait l’expérience de stéréotypes de genre durant leur parcours

Ingénieuses solutions

Plusieurs réponses permettraient de débloquer la situation. Dès la scolarité, les femmes ne sont pas toujours encouragées vers les voies mathématiques voire se sentent discriminées ou mal à l’aise dans les filières masculines. D’où l’intérêt de programmes éducatifs qui prônent l’égalité. Lorsqu’elles sont en études supérieures, les femmes doivent aussi être mieux accompagnées pour ne pas, par la suite, sortir des filières techniques ou scientifiques une fois diplômées de peur de se retrouver dans des environnements peu mixtes.

Les entreprises ont également un rôle à jouer en offrant des conditions d’embauches et d’évolutions équitables. Des associations œuvrent sur le sujet. Les derniers gouvernements aussi, notamment afin de faciliter la réindustrialisation du pays qui ne pourra s’opérer sans la contribution de la gent féminine.

IndustrieFemmes

Olivia Vignaud

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