Alors que 2025 s’ouvre sous le signe de l’incertitude, les entreprises françaises se retrouvent à un carrefour décisif. Les citoyens s’avèrent de plus en plus exigeants vis-à-vis du rôle des entreprises au sein des territoires, à un moment où le climat économique est plongé dans un flou inédit.
L’entreprise et le territoire : les Français veulent plus d’ancrage local
En 2025, les entreprises françaises sont appelées à jouer un rôle central dans la résilience territoriale. Une coopération renforcée avec les collectivités et un investissement accru dans des projets à impact positif pourraient être la solution.
Un contexte économique troublé
Les entreprises, en particulier les PME et ETI, doivent affronter un début d’année marqué par une visibilité réduite. La crise politique provoque des incertitudes budgétaires contribuant significativement à la baisse de l’investissement privé (formation brute de capital fixe des sociétés non financières dans le tableau ci-dessous) et du PIB, tout en entraînant une hausse du taux d’intérêt à court terme.
Ce tableau plutôt sombre concourt à une détérioration de la confiance des ménages. Autant de difficultés qui ne sont pas sans conséquence pour les territoires. La baisse des investissements observée en 2024 se poursuit, tandis que beaucoup d’acteurs économiques optent pour un attentisme prudent concernant les projets prévus pour 2025. Une réserve qui, combinée à un ralentissement de l’emploi salarié sur l’année 2024, exacerbe le malaise, en particulier dans des régions déjà fragilisées par les inégalités territoriales.
69 % des Français souhaitent une organisation légale renforçant la responsabilité sociale, économique et environnementale des entreprises envers leur territoire
De l’attractivité de la proximité
Dans ce contexte, les Français continuent de placer de grandes espérances dans les entreprises locales. Selon une récente étude Ifop pour la chaire ICP-ESSEC, 58 % des sondés jugent que l’engagement des entreprises en faveur de leur territoire le rend plus attractif pour y vivre et y travailler. Ainsi, près de sept Français sur dix souhaitent une organisation légale renforçant la responsabilité sociale, économique et environnementale des entreprises envers leur région.
Pourtant, cette aspiration contraste avec une perception ambivalente : seules 31 % des personnes interrogées estiment que les entreprises ont réellement accru leur responsabilité depuis la pandémie. Face à ces attentes, ce sont les PME qui se distinguent en tant qu’actrices essentielles, mentionnées par 42 % des répondants comme moteurs du bien commun, loin devant les grandes entreprises (22 %).
La valorisation d’un capitalisme de proximité reflète une volonté de voir les entreprises s’ancrer plus profondément dans leurs territoires
L’ombre d’une crise de confiance
Cette valorisation d’un capitalisme de proximité reflète une volonté de voir les entreprises s’ancrer plus profondément dans leurs territoires, non seulement pour créer des emplois, mais aussi pour contribuer à des priorités telles que l’environnement ou la santé.
Si les perspectives demeurent peu encourageantes pour 2025, sortir des logiques strictement financières et investir dans des partenariats locaux peut être une solution pour les entreprises. La relance économique et sociale reposerait alors sur leur capacité à reconstruire un lien de confiance tangible et vertueux avec les citoyens et les collectivités.
Cem Algul